Un toit, ça devrait être un droit05/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2375.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un toit, ça devrait être un droit

Trois millions et demi de personnes sont aujourd'hui très mal logées, voire pas logées du tout, constate le dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre. Une importante partie de la population doit ainsi se débrouiller comme elle peut pour avoir un toit. Certains sont hébergés par des amis ou des connaissances, dorment dans la rue ou payent un hôtel vétuste. D'autres occupent un logement insalubre, un bidonville, une baraque de chantier ou un mobile home. Certains s'entassent dans des appartements surpeuplés.

Cinq millions d'autres sont certes mieux logés, mais n'arrivent pas à payer leur loyer ou leurs charges. Les décisions de justice ordonnant une expulsion sont de plus en plus nombreuses. Beaucoup de familles doivent se résoudre à vivre dans des appartements exigus. Les dépenses liées au logement amputent les ressources qui devraient être consacrées à la nourriture ou aux vêtements, et en représentent jusqu'à 60 % en moyenne pour les ménages les plus pauvres dans les logements privés.

Les appartements en HLM sont certes un peu moins chers, mais tous ceux qui y auraient droit sont bien loin de pouvoir en obtenir un. Il y avait 1 700 000 demandes non satisfaites au premier septembre 2013. Ceux qui doivent ainsi patienter sont obligés de rester dans des logements privés, parfois dans des copropriétés délabrées où les travaux d'isolation et d'entretien n'ont jamais été faits, et doivent payer plus cher. Et même dans les HLM, les loyers et les charges sont difficilement supportables pour toute une partie des habitants.

Cette situation, qui s'aggrave, est étroitement liée au chômage et à la précarité, constate le rapport de la Fondation. Un licenciement, une succession de contrats précaires ou à temps partiel diminuent les chances d'avoir un logement correct. Dans l'autre sens, l'absence de logement représente une difficulté considérable pour trouver un travail.

La conclusion est qu'il ne faut pas plus laisser le patronat disposer de l'emploi des travailleurs que de leur droit à avoir un logement. Il faut interdire les licenciements et les contrats précaires, et qu'un service public du logement prenne lui-même en main la construction en embauchant pour cela tous les travailleurs nécessaires.

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