« Familles, je vous hais » (André Gide)05/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2375.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Familles, je vous hais » (André Gide)

Dans la Manif pour tous du 1er février, on pouvait lire et entendre des slogans dénonçant la supposée « familiophobie » du gouvernement, qui voudrait « détruire systématiquement une certaine conception de la famille qui dure depuis des siècles ». Pour ces calotins réactionnaires, « la famille, c'est bon, c'est bio-logique ».

La famille, une valeur morale à préserver ? En France, une femme meurt tous les trois jours victime des violences de son compagnon ou mari, car le fait d'être passée devant le maire et même le curé ne change rien à son sort. Sur les 15.000 cas de violences sexuelles sur mineurs signalés chaque année - chiffre qui ne représenterait que le dixième de la réalité - 10.000 sont des incestes, dont 15% commis par le père. Près de 300.000 mineurs sont suivis par l'Aide sociale à l'enfance, dont un tiers qui sont en danger à cause de la maltraitance subie au sein de la famille.

Là encore, il ne s'agit que des cas connus, la violence faisant partie de ces secrets de famille qu'il ne faut pas ébruiter. Et où passe la frontière entre une éducation « rigide », dont se revendiquent ces pères-la-morale, et la volée de coups que reçoit un enfant qui a désobéi ? Selon une étude de l'Inserm datant de quelques années, au moins 400 enfants, peut-être même le double, mourraient chaque année à cause de mauvais traitements, soit environ deux par jour, et un tiers des décès d'enfants de moins d'un an peuvent être considérés comme suspects.

Toutes ces données sont publiques, elles sont régulièrement répétées au cours de campagnes dénonçant les violences familiales. Mais en plus d'être fossilisés dans leurs croyances archaïques, ces défenseurs de la famille - s'ils sont honnêtes, ce qui reste à prouver - sont d'une ignorance crasse.

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