Espagne : La réforme de l'IVG ne doit pas passer !05/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2375.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : La réforme de l'IVG ne doit pas passer !

Le projet de loi du Parti populaire au pouvoir, qui remet en cause le droit à l'interruption volontaire de grossesse en Espagne, a soulevé un tollé. Le succès de la manifestation centrale à Madrid du samedi 1er février en a été un des moments importants. Évalués entre 50 000 et 75 000, celles et ceux qui ont défilé dans les rues de Madrid étaient venus d'autres grandes villes du pays, par des trains spéciaux, dits « trains de la liberté ». Mais ils n'étaient qu'une petite partie de tous ceux qui refusent cette réforme. Les manifestants avaient l'appui de milliers d'autres femmes, d'hommes de jeunes, révoltés par la politique réactionnaire du Parti populaire.

En Espagne, le droit à l'interruption volontaire de grossesse était devenu pour des millions de femmes un acquis et une sécurité ; comme l'était le droit à l'accès aux soins médicaux ; comme l'était aussi un minimum de garanties concernant la retraite. Et la remise en cause de ce droit à l'IVG pour les femmes a été ressentie comme une attaque inacceptable, bien au-delà des quelques dizaines de milliers qui ont manifesté et des milieux féministes mobilisés, d'autant plus que ce droit avait été conquis par la lutte.

Cette colère est si réelle qu'une partie des sphères dirigeantes du Parti populaire semble prête à composer et à réviser le projet de loi, craignant un recul aux prochaines élections européennes. Des députés de ce parti ont annoncé qu'ils ne voteraient pas la réforme telle qu'elle est définie aujourd'hui. Quant au Premier ministre, Mariano Rajoy, il a annoncé qu'il envisageait de reporter le vote du projet de loi au Parlement, en modifiant certaines modalités.

On sait ce que vaut ce type de promesses. Pendant que les mouvements de défense de l'IVG se manifestent, les tergiversations du gouvernement se heurtent à l'aile la plus réactionnaire du Parti populaire. Ce courant voudrait que se mettent en place des réformes plus dures encore et certains envisagent même de créer un regroupement d'extrême droite, à la droite du Parti populaire, prêt à remettre en cause les quelques rares mesures progressistes qu'avaient pu prendre les gouvernements successifs depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.

Ce contexte, ces retours en arrière sont autant de raisons de manifester en France aussi, par solidarité avec ceux qui en Espagne se battent pour le droit à l'avortement, le droit à la santé, à l'éducation, au logement et, au-delà, pour que le rapport de force bascule en faveur du monde du travail.

Les problèmes des classes populaires en Espagne et en France sont les mêmes. Les reculs des uns sont aussi ceux des autres, leurs avancées et leurs luttes aussi.

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