Les professionnels de santé manifestent : Il faut un plan d'urgence pour les PMI05/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2375.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les professionnels de santé manifestent : Il faut un plan d'urgence pour les PMI

Les professionnels des centres de protection maternelle et infantile (PMI) - sages-femmes, psychologues, puéricultrices, médecins, éducateurs - ont organisé une journée de mobilisation jeudi 30 janvier. Des manifestations ont eu lieu dans certaines grandes villes, et de nombreux centres étaient en grève, comme à Toulouse, Rodez ou Strasbourg.

Ils répondaient à un appel de nombreuses associations et syndicats pour obtenir un plan d'urgence. Ils réclamaient « la création d'une instance nationale pour la protection maternelle et infantile », « une augmentation du nombre de professionnels de santé intervenant en PMI », « la revalorisation de leur statut et de leur rémunération », et « l'accroissement des financements ».

Dans ce secteur particulier de la santé publique, comme dans bien d'autres, la situation s'est dégradée au fil des ans. Les délais de rendez-vous s'allongent, beaucoup de consultations de nourrissons, de femmes enceintes, de planification familiale sont supprimées, le suivi des enfants après deux ans se restreint, les visites à domicile pré ou post-natale se raréfient.

« Dans beaucoup de départements, les PMI ne fonctionnent plus qu'avec des équipes réduites de moitié alors que nous faisons face à des situations de plus en plus difficiles », explique un médecin de PMI des Hauts-de-Seine. « Il y a de plus en plus de gens vulnérables, et de moins en moins de médecins libéraux. Les PMI sont les seuls services à assurer ce maillage indispensable autour de l'arrivée d'un bébé », précise une sage-femme de Seine-Saint-Denis, qui ajoute : « au moment où il s'agit de faire sortir les jeunes mamans des maternités deux ou trois jours après l'accouchement, les PMI sont souvent leur seul recours en attendant de pouvoir rencontrer un pédiatre, ce qui peut prendre deux ou trois mois. »

Le nombre de médecins en PMI est passé de 2.250 (en 2009) à 2.080 (en 2011), le nombre de points de consultation, qui était de plus de 6.500 il y a trente ans, est tombé à 4.300 en 2011 ! D'après Le Quotidien du médecin, plus de 56 départements se trouvent sous les normes des consultations infantiles.

Évidemment, c'est la politique gouvernementale qui est la cause de cette catastrophe sanitaire : par l'intermédiaire des ARS (Agences régionales de santé) qui ont la haute main sur les orientations et financements publics, par l'Assurance-maladie, qui ne cherche qu'à réduire son « trou », et par le bais des collectivités locales comme les conseils généraux, qui n'en peuvent plus à cause des désengagements de l'État, mais aussi qui, par choix budgétaire, s'en désintéressent également.

Pourtant les PMI sont une partie du service public de santé et leur rôle est essentiel en particulier pour les familles pauvres.

C'est souvent le seul recours pour celles qui n'ont pas de couverture sociale : un bébé sur deux de moins d'un an était jusqu'à présent suivi en PMI, et une femme enceinte sur cinq. Les vaccinations, les conseils et soutiens aux mères, les actions de dépistage, les bilans de santé dans les petites sections de maternelle... c'est encore les PMI.

Faire des économies sur cette partie du système de santé est criminel.

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