Le 10 février, le tribunal de commerce de Paris doit décider de la fermeture de la librairie des Volcans, qui emploie 35 salariés à Clermont-Ferrand. La cause principale en est la mise en liquidation judiciaire du groupe Chapitre, qui possède un réseau de 57 librairies employant 1 200 salariés, et qui est lui-même une filiale d'Actissia, un fonds d'investissement américain, propriétaire aussi de nombreux centres de distribution du livre.

Chapitre affirme être en déficit de plusieurs millions d'euros. D'où la mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, lequel, en accord avec la direction nationale de Chapitre, prononcerait un véritable dépeçage du groupe, librairie par librairie, n'en gardant que dix ou onze jugées plus rentables, et ordonnerait la fermeture d'une quarantaine de sites.

Pourtant les soutiens n'ont pas manqué, comme le 7 janvier, jour où plus de 500 personnes se sont rassemblées devant la librairie des Volcans pour réclamer son maintien. Depuis plus d'un mois, chaque samedi après-midi, des actions de solidarité ont lieu de la part de personnalités locales, écrivains ou artistes, comme la comédienne Emmanuelle Béart. Une pétition avec plus de 13.000 signatures circule pour demander le maintien de l'activité des Volcans.

Mais, ne voyant toujours rien venir du côté des possibles repreneurs, une partie du personnel, incité par des militants de la CGT, envisage un projet de SCOP (société coopérative et participative) en y injectant l'argent de leurs indemnités de licenciement et de chômage.

Quelle que soit la décision du tribunal de Paris le 10 février, il n'y a pas de raison que ce soit aux salariés de risquer le chômage ou leurs indemnités dans un projet de reprise, serait-ce une SCOP. C'est d'abord à ceux qui se sont enrichis sur leur travail de garantir tous les emplois et les salaires.