Pour les plus riches, la Suisse reste un paradis... fiscal05/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2375.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pour les plus riches, la Suisse reste un paradis... fiscal

Rien ne va plus au pays du secret bancaire : les banques suisses lâcheraient leurs clients français ! La pression des gouvernements des grandes puissances est montée après que des banques comme UBS ou HSBC se sont fait prendre à démarcher de riches clients pour les aider à frauder le fisc. Dans le cas d'UBS, c'est un ancien cadre de la banque qui a tout révélé, et pour HSBC, un fichier contenant plus de 3 000 noms, dont des célébrités ou des hommes politiques, s'est retrouvé entre les mains de la justice, qui ne s'est d'ailleurs guère montrée pressée de l'exploiter.

Sur pression des USA d'abord, puis des autres gouvernements, les banquiers suisses ont donc cherché à trouver un accommodement. La presse a fait état de pressions sur les détenteurs de comptes. En France, plus de 12 000 d'entre eux seraient en cours de régularisation de leur situation fiscale, d'après le ministre du Budget, en payant des amendes qui, aussi importantes qu'elles paraissent, ne couvrent pas une fraude remontant parfois à des dizaines d'années. Ce sont non seulement des impôts sur le revenu ou sur la fortune qui ont ainsi échappé au fisc, mais surtout des droits de succession.

Les banquiers suisses deviendraient-ils donc vertueux et coopératifs ? En fait, leur attitude ne concerne que les « petits » fraudeurs, si l'on peut parler ainsi pour des comptes de 100 000 à un million d'euros, tout de même. Ces banques suisses mettraient à la porte ces « petits » clients, leur donnant quelques mois pour se dénoncer au fisc français ou pour transférer leurs avoirs ailleurs. Mais les vrais riches, eux, au patrimoine supérieur au million d'euros, et qui seraient cinq fois plus nombreux, ont su trouver des montages financiers sophistiqués, cacher leurs biens dans des sociétés-écrans, transférer leurs avoirs dans des paradis fiscaux... avec l'aide et le savoir-faire de ces mêmes banquiers. Et leur argent, à l'abri, pourra continuer à être géré, sans avoir même à quitter la Suisse.

La Suisse, c'est sans doute pour beaucoup les Alpes, les vaches, le chocolat, les stations de ski... Mais pour certains, c'est surtout les banquiers. Les riches pourront continuer à y frauder tranquillement.

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