Selon un bilan établi par la presse économique, les actionnaires des quarante groupes phares de la Bourse de Paris ont, l'an passé, reçu 43 milliards d'euros.

On nous rebat sans cesse les oreilles avec tous les mérites des entreprises, leurs réussites, les dangers qu'elles courent et les aides qu'il faut leur accorder. Mais derrière elles se cachent les actionnaires, le pouvoir social de la grande bourgeoisie propriétaire des moyens de production.

Ces 43 milliards versés en 2013, et correspondant à une partie des profits faits en 2012, se répartissent entre les dividendes versés en argent (la grosse majorité), les dividendes versés en actions et les sommes consacrées par les groupes au rachat de leurs propres actions.

Cette somme énorme est dans la moyenne des huit dernières années. Le record avait été battu en 2007, à la veille de la crise bancaire, avec 57 milliards. Au lendemain de cette crise, l'année 2009, voyait se réaliser le plus mauvais résultat, avec tout de même 35 milliards. Les actionnaires champions sont à peu près toujours les mêmes : ceux de Total avec 5,5 milliards en 2013, de Sanofi avec 5,3, de GDF Suez avec 3,5. Et tout le monde s'attend à ce que les sommes qui seront versées en 2014 soient encore supérieures.

L'économie est en crise ; les États croulent sous leurs dettes ; les travailleurs sont frappés par le chômage ; les salaires, les retraites et les diverses allocations baissent ; tous les services publics, santé, éducation, transports, subissent des coupes sévères. Et cela pour que la grande bourgeoisie s'enrichisse encore et encore...