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- Lutte ouvrière n°2375
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Leur société
Droits des femmes : Rien n'est jamais acquis !
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 1er février à Paris et dans une trentaine de villes en France, en solidarité avec les organisations féministes espagnoles qui organisaient ce même jour un rassemblement à Madrid pour défendre le droit à l'avortement.
En effet, pour donner satisfaction à la partie la plus réactionnaire de son électorat et aux milieux liés à l'Église catholique, l'actuel gouvernement de droite au pouvoir en Espagne s'apprête à faire voter un texte prévoyant des conditions si restrictives pour les femmes qui voudraient avorter que cela équivaudrait à dénier totalement ce droit aux femmes.
Cette régression dramatique remettrait en cause des libertés imposées par des années de mobilisation des femmes espagnoles.
En France, ce droit n'est aujourd'hui pas remis en cause dans la loi mais, à l'occasion de la réforme de la loi sur le droit à l'avortement discutée à l'Assemblée nationale récemment, on a pu entendre des députés de droite batailler pour que ce droit reste limité aux situations de « détresse », d'autres proposer le déremboursement de l'IVG... Des politiciens, du même acabit que ceux qui sont à l'oeuvre en Espagne, qui n'attendent donc que l'occasion de pouvoir revenir sur un droit conquis par les femmes et qu'ils n'ont toujours pas accepté !
Face à eux, le gouvernement de gauche peut apparaître comme un défenseur du droit des femmes à avorter. Mais la politique d'économies et de restrictions budgétaires qu'il impose à la santé et aux structures hospitalières a pour conséquence de diminuer le nombre d'établissements pratiquant l'IVG. Cela s'ajoute à l'obstruction de certains médecins « objecteurs de conscience » pour remettre en cause ce droit dans les faits. C'est aussi tout cela qu'entendaient dénoncer celles et ceux qui ont manifesté le 1er février.
Dans un contexte de montée des idées réactionnaires, les droits des femmes sont souvent les premiers à être remis en cause. L'exemple de l'Espagne montre qu'aucun droit ne peut être considéré comme définitivement acquis : il peut toujours être nécessaire de se mobiliser pour le défendre.