Retrait du projet de loi sur la famille : Un recul qui en annonce d'autres05/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2375.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retrait du projet de loi sur la famille : Un recul qui en annonce d'autres

Il n'a pas fallu plus de vingt-quatre heures pour que le gouvernement fasse marche arrière, après les manifestations du 2 février de la droite et de l'extrême droite, et retire son projet de loi sur la famille. Et cela, alors même que ce projet de loi ne contenait aucune disposition sur les sujets les plus attaqués par les manifestants, comme la PMA (procréation médicalement assistée) ou la GPA (gestation par autrui, c'est-à-dire le principe des « mères porteuses »).

Hollande avait promis lors de sa campagne électorale de 2012 qu'il étendrait aux couples de femmes l'accès à la PMA, actuellement limité par la loi aux couples hétérosexuels « mariés ou en mesure d'apporter la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans ». Devant l'ampleur des mobilisations de l'extrême droite depuis l'année dernière, cette extension avait d'abord été repoussée puis a été définitivement écartée. Mais cela n'a pas suffi. Et, devant une dernière mobilisation des grenouilles de bénitier, le gouvernement a pris de l'avance en reculant sur ce qui n'était même pas encore en cause.

Le projet de loi sur la famille présenté ne faisait que définir un pseudo-statut du beau-parent dans le cas des familles recomposées ; il ne faisait que permettre l'accès à certaines informations quant à leurs origines pour les personnes nées sous X ou par procréation médicalement assistée, ou il ne faisait encore que simplifier certaines procédures d'adoption. Tout cela n'aurait en rien bouleversé la société, mais aurait bien sûr un peu simplifié la vie de centaines de milliers de familles. Même pour défendre ces quelques mesures sociétales, le gouvernement n'a pas voulu se battre.

Ce genre de mesures a pourtant la faveur du gouvernement socialiste, car elles permettent de donner quelques satisfactions à son public, sans avoir à s'affronter au patronat. Quand les intérêts de celui-ci sont en cause, Hollande et Ayrault ne savent qu'exécuter.

Mais cette dernière reculade montre que, même sur le terrain des droits sociétaux, le gouvernement ne représente pas le moindre rempart. Face à une pression réactionnaire, il a reculé et il reculera encore.

Y compris pour la défense de droits élémentaires, la seule perspective pour les travailleurs et la population est dans leur mobilisation et dans la pression qu'ils pourront exercer eux-mêmes.

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