La « Manif pour tous» remobilise ses troupes : Le retour des culs-bénits05/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2375.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La « Manif pour tous» remobilise ses troupes : Le retour des culs-bénits

Dimanche 2 février, les organisateurs de la Manif pour tous, mouvement né de la mobilisation contre le mariage homosexuel, ont réuni à Paris 80.000 manifestants selon la police. La manifestation a regroupé à Lyon de 20.000 à 40.000 personnes. Se sont ainsi retrouvés dans la rue bourgeois des quartiers et banlieues riches, familles de la droite catholique aux valeurs réactionnaires, militants de droite et d'extrême droite.

Si l'UMP et le Front national ne l'ont pas soutenue officiellement, certains députés de l'UMP, comme Henri Guaino, Hervé Mariton ou Philippe Gosselin, n'ont pas hésité à le faire. Et surtout les militants, ceux de l'UMP comme ceux du FN, eux, y ont participé en nombre. On a également pu voir participer l'archevêque Philippe Barbarin ou encore le recteur de la mosquée de Lyon Kamel Kabtane.

Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous depuis l'éviction de Frigide Barjot, est bien à sa place, elle qui fut chargée de communication à la conférence des évêques en 2003, puis en 2010 à la fondation Jérôme-Lejeune, une fondation considérée comme proche de l'Opus Dei.

Cette fois, il ne s'agissait pas de manifester contre le mariage homosexuel, mais contre l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, contre la gestation pour autrui (GPA), et également contre l'ABCD de l'égalité, ce dispositif expérimental en primaire destiné à lutter contre les stéréotypes filles-garçons, présenté comme une tentative de pervertir les enfants en les incitant à devenir homosexuels !

Le recul du gouvernement sur la PMA n'enrayera rien, bien au contraire, car il s'agit pour les organisateurs de maintenir leurs troupes mobilisées, et les prétextes puisés dans le fatras des idées les plus rétrogrades ne manqueront certainement pas.

Tous ces gens-là voudraient exercer une pression sur l'ensemble de la société et lui imposer leurs conceptions.

Mais ce mouvement aux limites floues, soi-disant indépendant des partis politiques, mais qui renforce une nouvelle génération de futurs militants de droite et d'extrême droite, s'oppose aussi au gouvernement au nom d'un ordre social dans lequel les exploités seraient contraints d'accepter leur sort sans pouvoir réagir et s'organiser. Tout ce beau monde qui s'est promené dimanche 2 février est profondément hostile à la classe ouvrière. Derrière leur hostilité au gouvernement socialiste, il y a l'hostilité à tous ceux qui se battent contre l'exploitation capitaliste.

Il serait plus que temps que la rue soit occupée par les travailleurs pour la défense de leur emploi et de leur salaire, et que ce soit de ce côté-là que se fasse entendre la contestation de la politique du gouvernement de Hollande.

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