PSA Aulnay : « Les 71 millions, pour les ouvriers ! »04/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2366.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Aulnay : « Les 71 millions, pour les ouvriers ! »

Lundi 2 décembre, les travailleurs de l'usine PSA d'Aulnay avaient décidé d'aller interpeller les ministres Sapin et Moscovici, ainsi que le numéro 2 du Medef, Roux de Bézieux, à un colloque organisé par le cabinet d'expertise Secafi. Mais les responsables de Secafi, étant apparemment plus courageux quand il s'agit de valider une fermeture d'usine que pour se retrouver en face des ouvriers licenciés, ont décidé... de reporter la réception en janvier.

La centaine de travailleurs s'est alors rabattue sur le siège du Medef, pour aller interpeller le même Roux de Bézieux : car celui-ci, en plus d'être l'un des dirigeants du Medef, est également membre du conseil de surveillance de PSA et de son comité des rémunérations, l'instance chargée de fixer, entre autres... le montant des retraites chapeau.

Cette manifestation a été l'occasion de rappeler que le scandale des retraites chapeau chez PSA ne concerne pas que Philippe Varin : cinq autres hauts cadres se partagent 50 millions d'euros pour leur future retraite. Avec celle de Varin, à laquelle il fait mine de renoncer, cela fait un total de 71 millions d'euros, à un moment où le patron pleure, jour après jour, parce qu'il n'y aurait soi-disant plus un centime de « cash » dans les caisses ! Les travailleurs sont donc allés exiger, directement sous les fenêtres du Medef, que ces millions soient rendus aux ouvriers, pour payer la prime de licenciement supplémentaire réclamée par ceux d'Aulnay d'abord, et aussi sous forme de prime à tous les salariés du groupe, ceux qui ont produit ces millions en travaillant sur les chaînes.

Dans les usines, cette revendication est partagée très naturellement par les travailleurs, écoeurés par la découverte de ces retraites mirobolantes offertes à des gens dont le seul travail consiste à licencier, fermer des usines et faire signer des accords antisociaux. La maîtrise elle-même, dans plusieurs usines, n'a pas pu cacher son écoeurement, son sentiment d'avoir été, encore une fois, trahie : des chefs, à qui l'on impose depuis des années de refuser une paire de gants neuve aux ouvriers au nom de la mauvaise santé financière du groupe, ont eu l'impression, justifiée, que la direction s'était bien moquée d'eux.

Quant à ceux qui restent à l'usine d'Aulnay, à qui la direction refuse obstinément de verser la même prime de licenciement que celle qu'ont gagnée les grévistes, ils ont eu une nouvelle occasion de voir ce que valent les mensonges du patron sur le groupe « au bord de la faillite ».

Alors, les travailleurs rassemblés le 2 décembre devant le Medef avaient mille fois raison de crier : « Les 71 millions, pour les ouvriers ! »

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