France-Afrique : Un sommet pour préparer l'intervention militaire française04/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2366.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

France-Afrique : Un sommet pour préparer l'intervention militaire française

Un sommet des chefs d'États africains sur « la paix et la sécurité » en Afrique devait se tenir à Paris les 6 et 7 décembre, alors que de nouveaux soldats français arrivent chaque jour en Centrafrique. François Hollande avait lancé l'idée de cette conférence en mai dernier, quelques mois après le début de l'intervention française au Mali. « Ce sont les Africains qui, demain, devront assurer la sécurité de leur continent », déclarait-il au sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba.

La multiplication des interventions militaires montre au contraire qu'il n'est pas question de renoncer à la présence de troupes françaises dans cette région du monde. Les chefs d'État africains sont conviés à Paris pour avaliser les opérations en cours au Mali et en Centrafrique, et pour préparer les modalités d'éventuelles interventions à venir.

Hollande a fixé comme objectif concret au sommet la création d'une « force africaine d'intervention et d'action rapide ». Il aimerait avoir le soutien et si possible la contribution du maximum d'États du continent, au-delà même des anciennes colonies françaises. Il ne s'agit pas de remplacer l'armée française, mais de faire en sorte que ce soit autant que possible des soldats africains qui se fassent tuer pour défendre les intérêts de l'impérialisme français.

La « paix et la sécurité » dont parle Hollande, certains participants au sommet en donnent une idée. Le président tchadien Idriss Déby emprisonne et assassine sans vergogne syndicalistes et opposants, et son clan met le pays en coupe réglée depuis son arrivée au pouvoir avec l'appui de l'armée française. Le camerounais Paul Biya est responsable, selon Amnesty International, d'exécutions illégales et d'actes de torture. La police du président de Djibouti Ismaël Omar Guelleh tirait en mars dernier à balles réelles sur la foule contestant sa réélection, tuant dix personnes. Plus de 900 opposants avaient alors été emprisonnés.

Sous ces régimes que Paris soutient à bout de bras, il vaut mieux pour la population ne pas croiser la route de ceux qui portent un uniforme, soldats, gendarmes ou policiers, sous peine de se voir détrousser, tabasser, ou pire encore. Mais cela pèse peu, du moment que la sécurité est assurée pour les profits des trusts français.

Voilà l'ordre que François Hollande convie les représentants des pays d'Afrique à applaudir et à soutenir, comme il le fait lui-même en envoyant des troupes au Mali et en Centrafrique. En prévoyant ensuite d'autres interventions militaires, il montre qu'il sait à quoi s'en tenir.

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