SIB, Le Port (La Réunion) : Trente-deux travailleurs menacés de licenciement04/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2366.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

SIB, Le Port (La Réunion) : Trente-deux travailleurs menacés de licenciement

Jeudi 21 novembre, les travailleurs de la Société Industrielle de Bourbon (SIB), filiale du groupe américain Colgate-Palmolive, ont appris de la bouche d'un envoyé de la direction de Colgate France que leur entreprise allait fermer le 31 décembre.

Trente-deux travailleurs sont donc menacés de perdre leur emploi parce que leurs patrons ont décrété que l'entreprise réunionnaise n'est plus assez « compétitive ». Pourtant celle-ci a réalisé trois millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011 et 375 000 euros de bénéfice. Quant au groupe Colgate-Palmolive qui emploie 39 000 personnes dans le monde, il a vendu l'an dernier ses produits pour une valeur de 17 milliards de dollars, réalisant un bénéfice de 3,8 milliards de dollars. Les dividendes versés aux actionnaires ont, eux, augmenté de 7 %. De quoi maintenir les trente-deux emplois et bien plus encore.

Alors même qu'elle disait vouloir jeter les travailleurs à la rue, la direction de la SIB a déclaré qu'il n'y aurait pas pour autant de rupture d'approvisionnement dans les commerces et que les produits d'entretien de grande consommation tels Ajax, la Croix, Soupline, Paic continueront à être commercialisés. Seulement, fabriqués en France métropolitaine, ils devront faire quelque 10 000 kilomètres avant d'arriver dans les magasins de La Réunion.

L'absence de « compétitivité » invoquée par la direction n'est qu'un prétexte pour supprimer des centaines de postes au niveau international, dont cinquante dans les établissements français. Ces décisions sont prises par un conseil d'administration de 150 membres siégeant à New York, dont la seule obsession est d'augmenter le profit des actionnaires et pour lesquels le sort de trente-deux salariés est quantité négligeable.

Le PDG de la SIB, Abdeali Goulamaly, quoique sous-traitant de Golgate-Palmolive, aurait lui aussi les moyens de ne pas laisser les travailleurs sur le bas-côté. Patron de plusieurs sociétés, dont une importante flotte de pêche, il est un des capitalistes les plus riches de l'île.

Contre tous ceux qui prospèrent grâce à leur travail, les travailleurs de la SIB n'ont certainement pas dit leur dernier mot, eux qui ont mené l'an passé une grève victorieuse de quinze jours pour l'augmentation de leurs salaires à l'issue de laquelle ils avaient obtenu 2,5 % d'augmentation, l'intégration de la prime Cospar dans leurs salaires, une prime d'intéressement de 470 euros, une autre de 50 euros dite « challenge sécurité » et le recalcul d'une prime de participation aux bénéfices.

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