Producteurs de lait : Lactalis tire les prix vers le bas04/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2366.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Producteurs de lait : Lactalis tire les prix vers le bas

Au cours des dernières semaines de novembre, des producteurs de lait ont dénoncé auprès du grand public l'attitude de Lactalis, l'un des principaux industriels du secteur, dans les négociations destinées à fixer le prix du lait pour la fin de l'année 2013. Au Mans par exemple, ils ont fait une opération « stickage » en supermarché, collant sur tous les produits Lactalis (marques Président, Société, Lactel...) des étiquettes indiquant « Lactalis, le n°1 mondial, rackette ses producteurs ».

Depuis avril 2012, le prix du lait doit être négocié entre les industriels et des organisations de producteurs (OP) reconnues par les pouvoirs publics. Auparavant, Lactalis avait été jusqu'au chantage pour continuer à négocier individuellement avec les producteurs, les menaçant de ne plus prendre leur lait ou de les payer plus tardivement. Aujourd'hui, Lactalis est bien obligé de négocier avec les OP, mais chaque négociation est un bras de fer où il cherche à imposer les prix les plus bas possible.

Depuis plusieurs mois, Lactalis a changé unilatéralement les règles de ces négociations. Il refuse désormais de tenir compte des « indicateurs du marché », c'est-à-dire des prix auxquels il vend ses produits à d'autres industriels ou à la grande distribution. Or ces « indicateurs du marché » sont particulièrement hauts en ce moment. Les producteurs considèrent que le fait de ne pas en tenir compte fait baisser les prix que leur impose Lactalis de 8 à 10 euros pour 1 000 litres de lait, ce qui représente plusieurs milliers d'euros de manque à gagner sur l'année pour la plupart d'entre eux.

En juillet dernier, des producteurs avaient déjà manifesté devant le siège social de Lactalis, à Laval en Mayenne, pour dénoncer cette pratique. Cela leur vaut aujourd'hui d'être menacés de résiliation du contrat qui les lie avec Lactalis, car ils n'auraient pas respecté une clause de ce contrat stipulant qu'ils n'ont pas le droit de porter atteinte à l'image de marque de l'entreprise !

Lactalis continue à utiliser tous les moyens pour s'attaquer à ceux qui lui résistent. Comme les autres mastodontes du secteur, Danone et Sodiaal, connu pour ses marques Candia et Yoplait, il cherche à payer les producteurs le moins cher possible et se moque bien de la « recommandation » du ministère de l'Agriculture de « créer les conditions permettant de garantir une augmentation du prix payé aux producteurs de 25 euros pour 1 000 litres en moyenne annuelle ». Dans ce bras de fer, les producteurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se faire respecter.

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