Transport aérien : Non à la loi anti-grève !27/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2269.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transport aérien : Non à la loi anti-grève !

« Une loi pour mettre fin aux 350 grèves par an dans l'aérien » a titré Le Figaro. D'évidence, le chiffre n'a rien à voir avec la réalité : sinon, les avions ne voleraient plus. Et on se demande alors comment Air France aurait pu devenir l'une des toutes premières compagnies mondiales.

L'UMP, qui vient de présenter au Parlement une loi anti-grève dans le transport aérien, et Sarkozy derrière elle veulent surtout plaire à l'électorat de droite, toujours prêt à voir les travailleurs comme des fainéants ne pensant qu'à faire grève.

Le ministre des Transports Mariani explique dans la presse que cette loi est un copier-coller de celle qui a déjà été imposée en 2007 dans le transport terrestre, notamment ferroviaire. Tout salarié doit, sous peine de sanction disciplinaire, se déclarer individuellement gréviste auprès de son employeur 48 heures à l'avance. En contrepartie, celui-ci est censé annoncer au public 24 heures à l'avance le service qu'il assurera.

Ce volet de la loi, on le constate depuis 2007, ne change rien pour les usagers des transports en commun en cas de grève. Le gouvernement le sait, mais il escompte que les électeurs de droite retiendront qu'il fait tout pour assurer, insiste-t-il, non pas un « service minimum », mais un « service garanti ».

Quant aux employeurs, il leur offre un moyen supplémentaire de faire du chantage aux promotions, aux augmentations (quand il y en a encore) et à l'emploi auprès de celles et ceux qui, deux jours avant d'y être autorisés, auront dû déclarer leur intention de faire grève.

Au-delà de son bavardage sur la défense des usagers, voire sur « la destination France qui en pâtit au niveau touristique », c'est bien une entrave de plus au droit de grève que le gouvernement veut mettre en place. Cela vise tous les travailleurs du secteur aérien, sans exception. Et Mariani les a énumérés dans Le Parisien : « Bagagistes, agents de sûreté, techniciens de maintenance, essenciers, personnel d'escale, hôtesses ou pilotes » ont « les moyens de désorganiser le transport aérien », s'est-il indigné. Eh oui, quand des gens font un travail utile, cela se voit quand ils s'arrêtent. Et tant pis si cela déplaît au gouvernement et aux patrons.

Face à cette loi qui restreint le droit de grève, pilotes, hôtesses et stewards sont appelés à cesser le travail du 6 au 9 février, de même que le personnel de la sûreté aérienne, qui a déjà massivement fait grève en décembre pour des salaires et conditions de travail décents.

Curieusement, alors que tous les travailleurs de l'aérien sont visés, dans certains secteurs, notamment d'Air France, les syndicats ne pipent mot. Est-ce pour ne pas gêner la direction, qui lance au même moment un nouveau train d'attaques contre tout son personnel ? On peut se le demander.

En tout cas, sur la plate-forme de Roissy, un appel à la grève est adressé à toutes les entreprises. Et il faut que la riposte à ce mauvais coup des employeurs et du gouvernement soit la plus massive possible.

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