Lejaby - : Yssingeaux et Rillieux, licenciées pour le profit27/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2269.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lejaby - : Yssingeaux et Rillieux, licenciées pour le profit

Le tribunal de commerce de Lyon a finalement annoncé le 17 janvier son choix du trio Prost-Desmurs-Bugnon comme repreneur de Lejaby. Il conserve 190 emplois sur 428 : 238 salariés vont être licenciés, dont les 93 de l'usine d'Yssingeaux, qui ferme, et aussi plus d'une centaine à Rillieux, où se trouve le siège, aussi bien dans les bureaux qu'à l'atelier. Il garde trente démonstratrices sur 59, dont vingt dans les magasins Galeries Lafayette.

Le repreneur possède déjà la société tunisienne Isalys, où était sous-traitée la plus grande partie de la production Lejaby. Les dirigeants d'Isalys sont issus de Lejaby et ils posséderont désormais les marques, les brevets, etc. La nouvelle société, SN Lejaby, sera dirigée par Alain Prost, un ancien de L'Oréal, puis de Chantelle, puis de La Perla.

Le repreneur prévoit 500 000 euros pour le plan de « sauvegarde de l'emploi » et l'aide à la reconversion. Mais la reconversion, les salariées licenciées n'y croient guère, dans une période où le chômage se développe. Elles savent que, parmi les 197 salariées licenciées l'an dernier, lors de la fermeture des usines de Bourg-en-Bresse, Bellegarde et du Teil, bien peu ont retrouvé du travail, et que les engagements pris à leur égard ne sont même pas tenus : primes non versées et financements de formations non honorés.

Mais SN Lejaby a déjà une proposition de reconversion pour les ouvrières d'Yssingeaux : venir travailler à Rillieux près de Lyon, dans l'atelier qui emploiera une vingtaine de personnes et où sera fabriquée la lingerie de luxe d'une future nouvelle marque Lejaby couture. Et comme les repreneurs sont visiblement sur la paille, ils comptent solliciter, pour créer ces vingt emplois, l'aide de la Communauté urbaine de Lyon, dans le cadre d'un pôle de compétitivité ! En remerciement, sans doute, d'avoir supprimé plus de cent emplois à Rillieux, sur son territoire !

Les salariées licenciées de Lejaby-Rasurel sont, comme beaucoup d'autres, victimes de la recherche du profit maximum. Pour pouvoir augmenter les bénéfices, les repreneurs successifs, Warnaco d'abord, puis Palmers Textil, ont choisi de faire fabriquer en Tunisie, en fermant dans la région quatre usines pour le premier et trois pour le second, avant que celui-ci fasse mettre l'entreprise en redressement judiciaire. Mais les salariées de Lejaby chaque fois se sont battues, comme en septembre 2010, où elles avaient occupé le siège de Rillieux pendant deux semaines pour essayer d'empêcher les licenciements et, finalement, obtenir de meilleures indemnités. Et cette fois encore elles ont exprimé leur colère et leur intention de ne pas se laisser faire.

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