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Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) : L'expulsion scandaleuse d'un travailleur chinois sans papiers
Mardi 24 janvier, près d'une centaine de personnes se sont réunies devant la mairie d'Aubervilliers, à l'appel d'associations comme Réseau éducation sans frontières (RESF), Auber sans la peur, la Fédération de parents d'élèves (FCPE), des organisations syndicales et des partis politiques dont le PCF, le NPA, Lutte Ouvrière, pour protester contre l'expulsion de M. Changfeng Mo, un travailleur chinois sans papiers qui vivait en France depuis dix ans.
Quelques jours plus tôt, jeudi 19 janvier, 80 personnes manifestaient devant l'école Marc-Bloch, où sont scolarisés ses deux enfants, et apportaient quelques centaines d'euros à sa femme, résultat d'une collecte de soutien organisée à la cité scolaire Henri-Wallon. Sa femme et ses deux enfants, de 3 et de 2 ans, tous deux nés en France, se retrouvent seuls et sans ressources depuis le 7 janvier, date à laquelle leur père a été expulsé vers la Chine.
Ce travailleur, qui avait été retenu en centre de rétention pendant 45 jours avant d'être expulsé, avait fait une première demande d'asile politique, sans succès. Il avait également fait les démarches pour obtenir un titre de séjour, qui lui avait été également refusé. Ordre lui avait donc été donné de quitter le territoire.
Bien qu'il ait deux enfants en bas âge, nés en France, qu'il ait déclaré ses impôts depuis 2008, qu'il y ait eu une forte mobilisation de solidarité de la part de parents d'élèves et d'associations, rien n'y a fait : la police de Claude Guéant a tout de même procédé à son expulsion. Politique du chiffre oblige ! Le ministère de l'Intérieur s'est récemment vanté d'avoir expulsé plus de 33 000 sans-papiers, soit 5 000 de plus que le quota prévu.
Parents d'élèves, associations de soutien aux sans-papiers, militants politiques et syndicaux d'Aubervilliers réclament aujourd'hui le retour de M. Mo, sa régularisation ainsi que celle de sa femme.