Médecine de ville : Le recul de la permanence des soins27/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2269.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Médecine de ville : Le recul de la permanence des soins

Une des conséquences de la pénurie de médecins est le manque de médecins de ville pour assurer les gardes de nuit. Jusqu'en 2002, les médecins libéraux effectuaient des gardes dans leur secteur. Mais ce système était devenu intenable, les médecins ne pouvaient pas travailler en continu jour et nuit et n'étaient plus assez nombreux pour assurer les gardes. Le gouvernement a donc supprimé l'obligation de faire des gardes et monté un autre système baptisé : la permanence des soins.

Il s'agissait d'attirer des médecins au travail de nuit en mettant en place des indemnités, et de diminuer le nombre d'actes en régulant les appels des patients à travers les Samu.

Cette organisation n'a cependant pas réussi à enrayer la carence des médecins de nuit. Dans la période dite de nuit profonde, entre minuit et 8 heures du matin, seule la moitié des secteurs seraient couverts actuellement. La plus grande partie des gardes effectuées le sont par des associations de médecins libéraux du type de SOS médecins, qui ont trouvé là une source de revenus appréciables : 150 euros d'indemnité par nuit et un prix de la visite pouvant aller jusqu'à 78 euros.

Mais le gouvernement semble maintenant trouver cela trop coûteux et il commence à supprimer l'indemnité de nuit profonde pour les médecins dans certaines régions. En l'absence de médecin de nuit, la régulation du Samu conseillerait par téléphone aux patients d'attendre le lendemain ou d'aller aux urgences.

C'est clairement un nouveau recul de la qualité des soins. Les personnes âgées par exemple présentent souvent des pathologies qu'il est impossible de diagnostiquer par téléphone et les adresser aux urgences peut leur être fortement préjudiciable. Cette situation est déjà la règle dans bien des endroits, mais il n'est pas souhaitable qu'elle se généralise.

Aujourd'hui, le gouvernement utilise pour modifier la permanence des soins les mêmes arguments que ceux qui ont servi à créer la pénurie médicale : la santé coûte trop cher, il faut faire des économies. C'est cette logique qui conduit à la dégradation continue des soins pour les classes populaires.

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