Hébergement d'urgence : Non-assistance à personne en danger27/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2269.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hébergement d'urgence : Non-assistance à personne en danger

Comme chaque hiver, la situation des SDF, les sans-domicile-fixe, devient encore plus dramatique. Dans un des pays les plus riches du monde près de 150 000 personnes (chiffres de l'Insee) vivent, dorment dans la rue... et y meurent parfois, faute de pouvoir être hébergées dans des structures d'urgence. Ils seraient même plus nombreux, selon la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS), qui avance le chiffre de 240 000.

Les structures chargées de les accueillir, comme le Samu social, sont débordées. Pour 150 000 SDF, il n'y avait en 2010 qu'environ 83 000 places, dont près de 39 000 dans les centres d'hébergement, 19 000 dans les centres d'hébergement d'urgence et 15 000 chambres d'hôtel. Dans ce domaine comme dans les autres, le gouvernement rogne sur les budgets. En 2011, les moyens attribués au Samu social pour assurer les hébergements en hôtel ont diminué de 24 %.

Cet hiver, la situation s'est encore aggravée, car des moyens pouvant être mis en place dans le cadre du plan « grand froid » ne sont pas utilisés, les températures n'étant pas assez basses, alors qu'il faut 0°C et moins la nuit pour déclencher ce plan. Ainsi, à Paris, près de 160 lits restent inoccupés au fort de Nogent. Finalement, en décembre dernier, près de la moitié des sans-abri (23 867 personnes) qui ont téléphoné au 115, le numéro du Samu social, n'ont pas trouvé de place et ont dormi dehors. La situation des familles de SDF est particulièrement critique, car elles sont 60 % à n'avoir pas obtenu d'aide. C'est encore pire pour les personnes issues de l'Union européenne, dont 71 % des demandes sont restées sans réponse, contre 37 % pour les personnes d'origine française.

Face à cette situation dramatique, le gouvernement bavarde. De temps en temps, il fait voter des lois, comme la loi Dalo de 2007 qui impose en principe à l'État de secourir les sans-abri, quelle que soit leur nationalité d'ailleurs. Mais, aussitôt votées, ces lois sont oubliées. Alors, il reste des bonimenteurs, comme Benoist Apparu, secrétaire d'État au Logement, qui a eu le culot d'annoncer le 1er décembre que tous les sans-abri appelant le 115 se verraient proposer une place.

L'exemple vient d'ailleurs de haut. En 2006 Nicolas Sarkozy, candidat aux présidentielles, ne déclarait-il pas : « Je veux, si je suis élu président de la République, que d'ici deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid » ? En 2009, le collectif des morts de la rue donnait le chiffre de 338 personnes sans domicile fixe mortes dans la rue...

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