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- Lutte ouvrière n°2269
- À Maisons-Alfort le 21 janvier : « Au patronat de payer ! »
Nathalie Arthaud, une candidate communiste
À Maisons-Alfort le 21 janvier : « Au patronat de payer ! »
Le 21 janvier, plus de trois cents personnes étaient venues écouter Nathalie Arthaud au meeting organisé par Lutte Ouvrière à Maisons-Alfort. Dans les jours précédant le meeting, bien des contacts avaient été noués avec les travailleurs de cette zone de la banlieue parisienne, permettant de constater combien la situation actuelle, avec le chômage, les licenciements, les suppressions de postes par exemple à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, suscite de mécontentement et parfois d'indignation. Mais dans les jours précédents on avait aussi appris la fermeture de l'usine Lejaby d'Yssingeaux, comme l'a rappelé Nathalie Arthaud :
« Après Seafrance, et Petroplus c'est sur la fermeture de Lejaby que les médias ont mis les projecteurs. Et qui parmi nous n'a pas partagé la révolte de ces ouvrières qui se retrouvent virées après avoir trimé pendant 10, 20, 30 ans au smic ? Mais combien y a-t-il de Lejaby qui ferment chaque semaine ? Combien de travailleurs se retrouvent comme les ouvrières de Lejaby, mis sur le carreau après avoir fait la fortune de quelques grands patrons ?
Le pays vit depuis trois ans maintenant une hémorragie de fermetures d'entreprises et de licenciements. Ce sont des dizaines de milliers d'ouvriers, d'employés, de magasiniers, de chauffeurs routiers, d'intérimaires qui perdent ou ont perdu le salaire qui les faisait vivre.
Depuis le début de la crise, il y a un million de chômeurs de plus. 1 000 chômeurs supplémentaires chaque jour.
Et face à cela, tout ce que le gouvernement trouve à annoncer à l'issue d'un sommet qu'il avait lui-même pompeusement intitulé « sommet social », ce sont des mesures dérisoires sur la formation et sur le chômage partiel !
Mais quand il y a une hémorragie, il faut mettre un garrot !
La seule mesure à la hauteur de la situation, ce serait d'interdire les licenciements. Mais il n'en est évidemment pas question pour le gouvernement. Alors, quand il parle de lutte contre le chômage, il brasse du vent !
Prenez cette histoire de formation. Les ouvrières de Lejaby qui ont appuyé sur la pédale de leur machine à coudre toute leur vie, avec un chronomètre dans le dos, elles n'étaient pas bien formées peut-être ? Et les travailleurs de Petroplus à Petit-Couronne près de Rouen ?
Quand Sanofi supprime des emplois, arrête ici ou là des fabrications, ce n'est pas une question de formation, c'est toujours pour augmenter la productivité, toujours pour augmenter ses profits.
Nous sommes bien sûr pour garantir les emplois et les salaires, quels que soient les aléas des commandes et de la production, mais nous sommes pour que cela se fasse sur les deniers du patronat. Il faut que ce soit lui qui paye !
Le chômage est un produit de la rapacité patronale, un produit de l'exploitation. Aucun gouvernement, ni celui que nous subissons depuis cinq ans ni aucun autre, ne combattra le chômage. Car il faut pour cela combattre le responsable, le patronat licencieur.
Il faut qu'il soit clair pour tous que les dégâts de la crise seront inévitablement payés. Et, si les travailleurs ne veulent pas que la bourgeoisie et ses dirigeants politiques la leur fassent payer, il faut contraindre les possédants à payer.
C'est eux ou nous ! Nous avons à protéger nos seuls moyens d'existence, nos emplois et nos salaires . »
Nathalie Arthaud, a ensuite développé le programme de lutte qu'elle défendra dans cette campagne, appelant les assistants à nous aider à la mener et concluant :
« Si l'élection présidentielle peut contribuer à faire connaître nos idées plus largement et à les populariser, ce sera un pas considérable pour préparer la suite, qui se déroulera là où tous les changements se décident : dans les entreprises, dans la rue et en tout cas dans les luttes. »