Éducation nationale : Des milliers d'heures d'enseignement en moins27/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2269.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Des milliers d'heures d'enseignement en moins

Depuis la mi-janvier, dans toutes les académies, les enseignants des collèges et des lycées du second degré ont pu prendre connaissance de la dotation horaire globale (DHG) 2012-2013, c'est-à-dire du nombre d'heures d'enseignement allouées à leur établissement pour l'année scolaire prochaine. Elle est en baisse dans un très grand nombre de collèges et lycées, conséquence directe des 14 280 suppressions de postes d'enseignants, dans le primaire et dans le secondaire, prévues par le gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances 2012.

29 académies sur 30 vont perdre des postes, et ce malgré une hausse des effectifs d'élèves à la rentrée prochaine. Cela va d'un peu plus de 400 postes supprimés dans l'académie de Strasbourg à 988 dans celle de Lille, en passant par 595 dans celle de Créteil et 755 dans celle de Versailles. Dans l'académie de Rennes, début janvier, le recteur a confirmé la perte de 179 postes d'enseignants à la prochaine rentrée en maternelle et en primaire, et celle de 55 postes pour les collèges et les lycées. Ces suppressions se traduisent par des fermetures de classes ou même d'écoles, par des fermetures d'options, de filières dans le secondaire, et partout par l'augmentation du nombre d'élèves par classe.

Dans le secondaire, le fait de comptabiliser les heures d'enseignement, et non pas les postes attribués à chaque collège et chaque lycée, permet souvent de noyer le poisson en quelque sorte, car la réalité de l'aggravation des conditions d'enseignement pour les élèves et des conditions de travail pour les enseignants n'apparaît pas immédiatement. Cela laisse la porte ouverte aux tentatives bien vaines de répartir la misère : on prend des heures en langue pour en rajouter (un peu) en français ou l'inverse. Mais la réalité est là : ainsi dans l'académie de Créteil, le nombre d'heures d'enseignement qui disparaîtront à la rentrée prochaine équivaut à la disparition de 290 postes d'enseignants, alors que les effectifs de lycéens augmentent légèrement. Des enseignants se sont mis en grève immédiatement à cette nouvelle, comme ceux du lycée Bachelard de Chelles, en grève depuis le 17 janvier contre la fermeture d'une section BTS à la rentrée prochaine.

Cette hémorragie pénalise évidemment l'éducation de la jeunesse, en particulier celle des classes populaires, qui devrait pourtant être une priorité dans la société. Elle fait suite à celle des années précédentes : depuis 2007, 80 000 à 100 000 emplois ont ainsi été supprimés dans l'Éducation.

Des syndicats enseignants appellent à la grève mardi 31 janvier. Pour les enseignants comme pour les lycéens, les raisons d'y participer en nombre ne manquent pas.

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