François Hollande au Bourget : Rien pour la population laborieuse27/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2269.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

François Hollande au Bourget : Rien pour la population laborieuse

Avant de présenter finalement son programme jeudi 26 janvier, François Hollande en a présenté quelques éléments lors du meeting qu'il a tenu au Bourget dimanche 22 janvier.

Sur le plan de l'économie, Hollande s'en est pris de façon tonitruante aux « puissances de l'argent » et au « monde de la finance ». Mais les quelques mesures concrètes évoquées pour contrer leur pouvoir de nuisance restent dans la même ligne que ce que fait Sarkozy. Hollande a évoqué une réforme obligeant les banques à « séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives » -- ce qui signifie qu'elles pourront continuer à spéculer. Il a aussi repris l'idée d'une taxe sur les transactions financières, que Sarkozy et la droite viennent de remettre au goût du jour, de supprimer les stock-options, de revenir sur les récents allégements de l'ISF, de créer une cinquième tranche d'impôt sur le revenu en taxant à 45 % les rémunérations supérieures à 150 000 euros.

Voilà des mesures qui écorneront peut-être un peu quelques hauts revenus salariés, mais qui ne toucheront en rien les détenteurs de capitaux. Ceux-ci pourront continuer à accroître leurs profits par une exploitation accrue des travailleurs et garderont le droit de fermer des entreprises qu'ils estiment n'être pas assez rentables et de licencier à tour de bras.

Mais surtout, il est significatif de voir que François Hollande n'a avancé aucune mesure pour lutter contre les fléaux qui frappent la population laborieuse : le chômage et la baisse dramatique du pouvoir d'achat. Pour l'emploi, ses propositions se limitent à la création de 150 000 emplois « d'avenir » réservés aux jeunes, divisant d'ailleurs par deux le nombre prévu dans le projet du Parti socialiste. Il maintient certes la création de 60 000 emplois sur cinq ans dans l'éducation, mais à effectif constant du nombre de fonctionnaires. Autrement dit, ils seront pris sur d'autres secteurs de la fonction publique, eux aussi victimes de la politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux.

Les autres propositions dites sociales concernent le doublement du plafond du livret A, qui passerait à 30 600 euros. D'autre part Hollande veut multiplier par cinq l'amende imposée aux communes qui ne respectent pas le quota de 20 % de logements sociaux ; 426 communes ont été sanctionnées en 2010, pour un total de 31 millions d'euros, soit 72 000 euros en moyenne. La ville de Neuilly-sur-Seine, avec son budget de 152 millions d'euros, peut se permettre de payer l'amende.

Que faire pour empêcher que les travailleurs, les chômeurs, les retraités fassent les frais de la crise capitaliste ? Si Hollande n'en a pas parlé, c'est parce que ce n'est pas son souci. La prétendue « alternative » à Sarkozy poursuivra la politique de celui-ci.

Partager