Loi sur le secret des affaires : Ce qu'ils veulent cacher, c'est l'exploitation27/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2269.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi sur le secret des affaires : Ce qu'ils veulent cacher, c'est l'exploitation

Le Parlement vient d'adopter une loi punissant de trois ans de prison et 375 000 euros d'amende la violation du secret des affaires. Pour l'UMP qui a proposé et voté cette loi, la gauche parlementaire s'étant abstenue, « sans le secret des affaires, c'en serait fini de l'industrie, des services, de l'économie ». C'est évidemment exagéré mais, en revanche, il est vrai que l' abolition de ce secret mettrait une arme dans les mains des travailleurs.

Ainsi, sans le secret des affaires, les avertissements des ouvriers fabriquant des prothèses mammaires dangereuses auraient été rendus publics. Sans ce secret, la vente à Petroplus de la raffinerie Shell ou celle de SeaFrance par la SNCF seraient apparues pour ce qu'elles étaient : une étape vers la fermeture. Sans ce secret, les ouvrières de Lejaby, les travailleurs de PSA et de bien d'autres entreprises auraient su, des mois à l'avance, ce que leur patron préparait contre eux. Sans le secret des affaires, les travailleurs pourraient vérifier, chiffres en main, que l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire sont possibles, à condition de prendre sur les profits. Sans le secret des affaires, on verrait que la soi-disant impossibilité d'augmenter les salaires est un mensonge éhonté visant à protéger les profits patronaux.

Se protéger de l'espionnage industriel est le prétexte officiel de cette loi. Mais, bien plus que les plans d'un Rafale ou d'une centrale nucléaire de troisième génération dont personne ne veut, c'est l'exploitation des travailleurs que le secret des affaires cherche à dissimuler.

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