Arkema -- Pôle vinylique : Mobilisation contre le projet Klesch27/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2269.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arkema -- Pôle vinylique : Mobilisation contre le projet Klesch

En novembre 2011, le groupe chimique Arkema annonçait son intention de se séparer de son pôle vinylique (PVC) comprenant 2 637 salariés et une dizaine de sites dans le monde. Le repreneur, le fonds d'investissement suisse-américain Klesch, se voyait offrir par Arkema l'ensemble des sites pour un euro symbolique, avec en plus 267 millions de trésorerie et fonds de roulement.

Être vendus comme de vulgaires chaussettes a déclenché la colère sur les sites, avec des débrayages, puis une montée dynamique de 750 salariés en train, bus et voitures au siège parisien.

Les salariés qui disaient « Arkema ne veut plus de nous, pourquoi pas Klesch ? » ont vite déchanté au fur et à mesure que le syndicat CGT rendait public le curriculum vitae de ce fonds, une sorte de Tapie suisse. On peut citer, entre autres, le rachat de l'entreprise de chaussures Mirys, mise en faillite avec 180 licenciements ; celui de la fonderie Corus aux Pays-Bas, 180 licenciements trois mois plus tard ; celui d'une raffinerie en Allemagne, 80 licenciements au bout d'un an.

En janvier, une délégation CGT s'est rendue à la fonderie Aluminium Zalco aux Pays-Bas, rachetée par Klesch à Alcan en 2007. Là, on leur a raconté qu'après avoir imposé deux baisses de salaire, en décembre 2011 l'entreprise a été déclarée en faillite et 610 salariés ont perdu leur emploi. Comme partout ailleurs où sévit cet ami du financier en prison Madoff, il a trafiqué sur les ventes des terrains industriels, avec vente puis location au prix fort par ses propres sociétés. Il a vendu les productions à prix cassé à des sociétés commerciales lui appartenant et qui revendent ensuite beaucoup plus cher. Il opère aussi des transferts de fonds d'une société à l'autre, au point que même les banques avec qui il travaille n'y comprennent plus rien. Quand il en a tiré le maximum, les entreprises sont déclarées en faillite et licencient.

À ce jour, chez Arkema, les procédures juridiques de vente du pôle vinylique à Klesch sont suspendues. Dans les établissements du groupe, les informations sur Klesch circulent et la méfiance augmente. Même les cadres qui militaient pour la vente se font très discrets en apprenant que, dans les entreprises achetées, les anciens directeurs sont rapidement licenciés.

Si la direction d'Arkema pensait faire ses mauvais coups en douceur et rapidement, elle doit déchanter aujourd'hui : les salariés ne sont pas prêts à se laisser vendre sans réactions. Lors du prochain Comité central d'entreprise, le 2 février, des appels à la grève avec arrêt des installations sont prévus et tout laisse penser que ces appels seront suivis massivement.

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