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- Lutte ouvrière n°2269
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Dans les entreprises
Smoby (Jura) : La prétendue relocalisation Toujours les mêmes mensonges
Lundi 23 janvier, le directeur général de Smoby Toys, une entreprise spécialisée dans la fabrication de jouets, dont le site de production est situé à Arinthod dans le Jura, vantait les bienfaits de la relocalisation pour les travailleurs jurassiens.
Cette entreprise a été rachetée en 2008 par le groupe allemand Simba Dickie : 679 emplois avaient été supprimés, dans cette opération présentée comme un sauvetage. La production, alors dispersée sur trois sites dans le Jura et dans l'Ain, avait été regroupée. Des dizaines de salariés avaient été ainsi transférés : certains durent ajouter quarante-cinq minutes de trajet matin et soir à leur journée, pour des salaires atteignant souvent à peine le smic.
Cette perte d'emplois n'était pas due à une délocalisation, mais à la rapacité des patrons successifs, les familles Breuil et Berchet, qui avaient réalisé des montages juridiques et financiers complexes sans se préoccuper des conséquences pour les travailleurs. Ayant une dette importante, ils avaient alors revendu leur entreprise au plus offrant. Et ce sont les travailleurs qui en payèrent le prix fort.
Aujourd'hui, l'usine compte 450 travailleurs, soit toujours 450 de moins qu'avant le rachat en 2008. Le PDG, interviewé à la radio, a dit qu'une partie de la production faite en Chine a été relocalisée : de 40 % de production réalisée dans ce pays, le groupe serait passé à 20 %. Et d'expliquer de manière tout à fait cynique que les travailleurs chinois ont des revendications de salaire, qu'ils font grève et que, par conséquent, il devient moins intéressant de produire en Chine. Mais, a -t-il précisé, il ne faut pas se faire d'illusion : l'entreprise ne retrouvera jamais les 900 salariés qu'elle comptait avant le rachat. « La réalité économique, c'est qu'une société doit faire des bénéfices. »
Délocalisations, relocalisations, licenciements ou fermetures pures et simples, les décisions des patrons sont toujours guidées par le seul souci de sauvegarder et d'augmenter leurs profits. C'est ce que montre l'histoire de l'usine Smoby et c'est ce qu'il faudra changer. Il n'y a aucune fatalité dans tout cela, aucun mécanisme inexorable. Il y a la nécessité de sauvegarder l'emploi et les salaires, quitte à prendre sur les profits.