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- Lutte ouvrière n°2207
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Dans les entreprises
SMST - Montbard (Côte-d'Or) Grève pour les salaires : La direction a dû jeter du lest
Une grève a éclaté à l'usine SMST, ex-Vallourec, qui fabrique des tubes pour l'industrie pétrolière et gazière et appartient maintenant au trust allemand de l'acier Salzgitter. Dans cette usine, la direction ne cesse de fabriquer « la Rolls-Royce des tubes ». Ce n'est pas le cas des salaires qui, eux, sont très bas : environ 1 200 euros en 2x8, 1 460 euros brut en 3x8.
Depuis septembre, dans toutes les réunions d'informations qu'a faites la direction, les salariés ont prévenu que cette année il fallait une véritable augmentation, et pas les broutilles habituelles. Ils revendiquaient 100 euros. Mais à la première réunion pour les négociations annuelles obligatoires, la direction n'a proposé que 1,2 % d'augmentation générale ! La grève a donc été décidée. C'est le poste d'après-midi qui a commencé, en choisissant le moment où arrivait la commande pour le groupe Total, ce qui pouvait mettre la direction le plus en difficulté. En effet c'est une énorme commande d'environ 50 000 tubes et qui va lui rapporter gros. Car, suite à la marée noire dans le golfe du Mexique, Total veut des tubes à toute épreuve... et donc très chers. L'équipe de nuit a suivi, ainsi que celle du matin. Environ 80 % des salariés ont participé au mouvement.
La réponse de la direction a été de proposer de prendre l'augmentation de salaire sur la prime de vacances. Ce qui revenait à demander aux salariés de se payer eux-mêmes leur augmentation ! Ils ont alors bloqué l'usine le vendredi 12 novembre, afin qu'aucune production ne soit faite. Le piquet de grève a été bien suivi, certains le tenant depuis 5 heures du matin jusqu'au poste de nuit, d'autres venant y participer en fonction de leur poste.
Suite à cette action, à la réunion suivante la direction a commencé à lâcher des choses, ce qui faisait au total une augmentation moyenne de 52 euros, assortie d'une prime de 150 euros à Noël et d'une augmentation de 3 % de toutes les primes. La direction a fait pression pour que les syndicats signent sur-le-champ. Preuve que sa crainte de la grève était bien réelle.
Dans les assemblées qui ont suivi, les discussions ont été nombreuses. Fallait-il continuer ou pas ? Un certain nombre rappelaient que les primes ne sont pas le salaire, et se méfiaient des promesses de la direction. Finalement, le vote a été aux deux tiers pour s'en arrêter là, pour cette fois.
En tout cas, c'est par leur grève que les travailleurs ont obtenu quelque chose. Et cela faisait longtemps qu'un conflit n'avait pas rassemblé autant de monde, toutes générations et tous secteurs confondus. C'est un gage pour l'avenir.