Services départementaux d'incendie et de secours : Même les pompiers n'ont pas priorité !17/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2207.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Services départementaux d'incendie et de secours : Même les pompiers n'ont pas priorité !

Dans seize départements, une diminution des effectifs de pompiers professionnels est annoncée pour la première fois, alors que le nombre de leurs interventions augmente.

L'État ne finance pratiquement pas le budget des services départementaux d'incendie et de secours, les SDIS, qui interviennent dans tous les départements à l'exception de Paris et de la petite couronne, grâce à près de 200 000 sapeurs-pompiers volontaires et 40 000 professionnels. La dépense, 4,67 milliards d'euros en 2009, repose sur les départements (56 %) et sur les communes ou leurs regroupements intercommunaux (44 %). Un chapitre du budget de l'État est, il est vrai, intitulé « sécurité civile », mais il n'atteint que 900 millions d'euros, dont seuls 22,35 millions vont aux SDIS pour... contribuer à la modernisation du système de transmissions !

En février 2002, alors que la gauche était encore au gouvernement, puis après le retour de la droite, des lois ont déplacé le curseur entre la part supportée par les départements et celle des communes, mais sans prévoir un financement de l'État. Le PS, qui est aujourd'hui à la tête de nombreux départements se plaint de cette situation. Ainsi, Claudy Lebreton, président du Conseil général des Côtes d'Armor, souligne que les SDIS sont « confrontés à une crise financière qui va les atteindre dans leur mission », avec un nombre d'interventions « en augmentation de 6 % entre 2008 et 2009 ». Les pompiers sont sollicités de plus en plus souvent lorsque les personnes font un malaise, non seulement dans la rue, mais également si celui-ci survient à domicile, car les Samu et les services mobiles d'urgence et de réanimation manquent de moyens. Les budgets sont tendus à tel point que de plus en plus de départements demandent un remboursement d'une partie des interventions des SDIS à la Sécurité sociale. De plus, les équipes de secours sont parfois obligées de consacrer du temps à parcourir des kilomètres supplémentaires, du fait de la fermeture d'hôpitaux de proximité ou de leur spécialisation.

Alors que l'intervention des pompiers est plus que jamais nécessaire, l'annonce d'une réduction d'effectifs intervient pour seize départements. Dans le Nord, elle atteint 62 , sur un effectif total de 2 500. La raison invoquée est que les ciseaux se resserrent sur les budgets des Conseils généraux. Les dépenses sociales à la charge des départements, qui comprennent entre autres le RSA, ont augmenté ces trois dernières années, alors que la compensation financière de l'État couvre une partie de plus en plus réduite de ces dépenses. Le trou que laissera l'État dans les budgets sociaux des départements est estimé à près de 5 milliards d'euros pour 2010, à plus de 6 milliards d'euros pour 2011. Depuis 2003, selon l'Assemblée des départements de France, l'État aurait dû verser plus de 20 milliards d'euros de compensations. Cela donne une idée, non seulement du désengagement de l'État, mais aussi des conséquences en chaîne du chômage, à l'origine d'une flambée des dépenses sociales.

Un système qui secrète le chômage détériore toute la vie sociale, jusqu'aux services d'incendie et de secours.

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