Vendredi Média - Cholet (Maine-et-Loire) : En grève depuis cinquante jours17/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2207.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Vendredi Média - Cholet (Maine-et-Loire) : En grève depuis cinquante jours

À Cholet, 17 salariés de Vendredi Média (société de distribution de publicités et de journaux de petites annonces à domicile) sont en grève depuis plus d'un mois et demi.

L'entreprise, qui distribue également dans les boîtes aux lettres Cholet Magazine (le bulletin municipal) et Synergies (le journal de l'agglomération, la CAC), compte 34 salariés dans la région de Cholet et 124 en tout sur l'ensemble du département. Les travailleurs sont payés au document distribué dans les boîtes aux lettres : pour un document distribué, ils touchent par exemple 0,008 centime d'euro, ce qui fait qu'en fonction du volume des tournées les salariés perçoivent 200, 300 ou 400 euros par mois. Compte tenu du temps réellement passé, ils ont calculé que cela revient à une rémunération de 3,50 euros de l'heure !

Depuis 2005, il existe une convention collective, qui n'a jamais été appliquée. Pourtant, elle prévoit des barèmes précis et surtout un temps d'encartage. L'encartage, c'est le temps passé par chaque salarié à son domicile ou au dépôt de la société pour préparer chaque paquet à mettre dans chaque boîte aux lettres. En fait, ce temps n'est pas payé et le paiement des temps de déplacement au dépôt est aléatoire.

Les travailleurs se battent donc pour un rattrapage de salaire et l'application des conventions collectives. La société, en redressement judiciaire, prétend qu'elle ne peut pas mettre celle-ci en place tout de suite, en raison du coût d'un logiciel, et qu'elle n'a pas d'argent. Elle a seulement proposé un rattrapage, que les grévistes ont jugé insuffisant.

Avec l'appui de la CGT, les grévistes ont saisi le conseil des prud'hommes d'Angers pour demander la requalification des contrats de travail en contrats de travail à temps plein, avec des rappels de salaire importants. En effet, les contrats de travail, supposés être à temps partiel, ne mentionnent aucune durée du travail et aucun taux horaire. Pour calculer le temps de travail, la direction se contente de diviser la somme versée en salaire par 8,86 euros (taux horaire du smic)? et obtient un nombre d'heures effectuées tout à fait irréel.

Pour le moment, la grève continue, avec le soutien financier du syndicat CGT, et les grévistes ne restent pas inactifs. Ils s'adressent par tracts à la population devant les grandes surfaces et à leurs camarades qui ne sont pas en grève (ce qui est difficile compte tenu de leur dispersion) ; ils organisent aussi des collectes. Les grévistes ont été de toutes les manifestations sur les retraites et y ont mis de l'ambiance. Après plus de cinquante jours de grève, le moral est toujours là et la lutte continue.

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