«DSK» à France Inter : Le patron du FMI promet rigueur et paix sociale17/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2207.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

«DSK» à France Inter : Le patron du FMI promet rigueur et paix sociale

Quelques heures après avoir paradé aux côtés de Sarkozy sur les tréteaux du G20 à Séoul, Dominique Strauss-Kahn (DSK pour les journalistes) était l'invité de France-Inter le lundi 15 novembre au matin.

Prudemment, il s'est gardé d'en dire trop sur ses intentions présidentielles, cultivant comme d'autres un savant suspense qui lui évite de s'engager sur quoi que ce soit. Ainsi ses éventuels électeurs sauront, le plus tard possible, pour qui, et surtout pour quoi ils voteront. Car cette fois, et DSK y contribue pour sa part, la présidentielle ressemblera encore à l'achat d'une pochette-surprise. Sauf que la surprise contenue dans une pochette, elle, n'est pas toujours mauvaise.

Des journalistes ont conclu de son intervention qu'il entendait toujours se situer à gauche. Cette précision méritait d'être donnée. Car cela n'est pas évident, même pour certains membres du PS. Il n'a pas hésité à pousser le paradoxe plus loin, laissant croire que le FMI pratiquait une politique de gauche, puisqu'il le présidait. Il a même argumenté, prenant l'exemple de la Grèce, ou plutôt celui de sa population qui est soumise au diktat des grandes banques, et celui du FMI.

Commentant les récentes élections législatives et municipales dans ce pays, qui ont vu les socialistes au pouvoir garder la majorité, il se flatte du maintien de la gauche au pouvoir. « Ce qui m'intéresse, dit- il, ce n'est pas que la gauche ait gagné, c'est que le gouvernement en place, avec le programme du FMI (des mesures d'austérité draconiennes qui visent surtout les salariés et les classes populaires) a été compris et est derrière le gouvernement.(...) Ce n'est jamais arrivé que, malgré un programme aussi dur que celui que les Grecs sont amenés à supporter, on arrive à faire comprendre à la population que c'était nécessaire et que finalement, en majorité, elle soutienne le gouvernement en place ».

Laissons à DSK son appréciation des sentiments de la population grecque à l'égard de son gouvernement et du FMI. Il est douteux qu'elle apprécie les coupes sévères dans les salaires et les retraites. Et il est choquant qu'un futur candidat, qui se prétend de gauche, puisse se vanter de tels états de service auprès des travailleurs de France. En fait, le bilan de son action que présente le directeur du FMI n'est pas destiné au monde du travail, mais à la bourgeoisie. C'est une façon de dire à nos exploiteurs : « Regardez comme je suis capable à la fois d'imposer une rigueur extrême et de maintenir la paix sociale ».

Mais s'adresser ainsi à ses maîtres de la finance et de l'industrie, sans que les travailleurs et les électeurs l'entendent, est un exercice périlleux. Et cette fois-ci, c'était dit si clairement et si fort qu'il n'y a vraiment aucune illusion à se faire sur le type de soupe que DSK (et son parti) sont capables de nous servir s'ils arrivent au gouvernement...

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