Au ministère du même nom : Dégradation des conditions de travail17/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2207.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Au ministère du même nom : Dégradation des conditions de travail

Depuis de nombreux mois, les employés du ministère du Travail ne cessent d'alerter leur direction, au niveau départemental, régional ou national, sur la dégradation de leurs conditions de travail. Tout comme à Pôle emploi, les dossiers sont de plus en plus nombreux et il y a de moins en moins de personnel pour les traiter.

Certains services ont été fusionnés, ce qui se traduit à la fois par une diminution des moyens et par des suppressions de postes. Un agent sur deux partant en retraite n'est pas remplacé. Certaines tâches sont privatisées, confiées à des sous-traitants de Pôle emploi, à l'Agefiph...

Concrètement, pour le personnel, les objectifs deviennent inatteignables. Le retard s'accumule pour les dossiers de chômage partiel ou de main-d'oeuvre étrangère. Les déclarations d'emploi de handicapés sont traitées avec des logiciels inadaptés qui bloquent en permanence. Les agents de contrôle de l'inspection du travail sont sans arrêt sollicités pour des actions qualifiées toutes de « prioritaires » ou « coups de poing » comme le travail illégal. Ils se retrouvent dans l'incapacité de continuer à contrôler le secteur des transports, faute de temps, de moyens informatiques et d'agents bien formés. En outre, certaines sections dites détachées, car éloignées du siège du département, sont directement menacées de fermeture.

Des services de renseignements pour le public ont été fermés ces derniers mois en Limousin et sont menacés dans d'autres départements. Dans le Loiret, certains jours, un seul des deux bureaux de renseignements est ouvert, les travailleurs sont priés de revenir le lendemain ou d'écrire. Une seule ligne téléphonique est désormais affectée aux renseignements pour tout le département. D'ailleurs, le ministère a prévu pour l'avenir de supprimer totalement les renseignements téléphoniques, pour les renvoyer sur une plate-forme d'appels (39...) comme à Pôle emploi.

D'autres services, comme celui s'occupant des contrats de travail des étrangers, sont fermés au public par demi-journées, ou reçoivent les usagers sur rendez-vous uniquement, obligeant les travailleurs à de multiples déplacements. Pour les agents, ces situations, dénoncées dans nombre de régions (Champagne-Ardenne, Gironde, Puy-de-Dôme...) sont sources de stress et d'arrêts maladie. Le directeur du personnel du ministère a lui-même été obligé de reconnaître des cas de suicides, tout en qualifiant leur nombre de « très limité », avec trois suicides et cinq tentatives connus ces cinq dernières années.

Cette dégradation des conditions de travail a bien sûr des conséquences pour tous ceux qui s'adressent aux services dépendant du ministère : non seulement ils ne trouvent que rarement des interlocuteurs pour répondre à leurs sollicitations légitimes concernant des conditions de travail, des situations de harcèlement moral, des licenciements abusifs, des salaires impayés, mais en plus ils doivent faire des kilomètres supplémentaires, à leurs frais, pour obtenir des informations sur leurs droits.

En tout cas, les agents de contrôle de l'inspection du travail sont bien décidés à ne pas se taire, à ne pas subir et à ne pas laisser le ministère du Travail faire tranquillement des réformes qui détruisent le service public et leurs conditions de travail, dans des services qui sont justement chargés de faire respecter le droit du travail? dans le privé.

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