Incendie meurtrier à Dijon : Quand l'État fait des économies sur le logement social17/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2207.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Incendie meurtrier à Dijon : Quand l'État fait des économies sur le logement social

Au moins sept personnes sont décédées et 130 autres ont été intoxiquées après l'incendie qui, en pleine nuit, a touché un foyer situé dans un quartier populaire de Dijon. Le feu, parti d'un local poubelles situé à l'extérieur du bâtiment et attisé par un vent violent, se serait rapidement propagé à l'ensemble de la façade, provoquant d'énormes fumées.

Pour l'instant, rien ne permet de dire s'il s'agit d'un incendie accidentel ou volontaire. Quant à la société Adoma (ex-Sonacotra), propriétaire de cet immeuble qui abritait 192 locataires, elle s'est empressée d'indiquer que son foyer avait été rénové il y a quatre ans et qu'il était équipé d'alarmes, de détecteurs de fumée et de portes coupe-feu qui ont fonctionné.

Pourtant, certains locataires disent ne pas avoir immédiatement prêté attention à l'alarme, car elle se déclenchait souvent. Pour des raisons d'économies, l'association qui gère ce foyer avait également supprimé le surveillant de nuit. Par ailleurs, même si les pompiers sont arrivés quelques minutes après les premiers appels au secours, « le feu était déjà très développé » et « les occupants ne pouvaient déjà plus évacuer les lieux par eux-mêmes en raison des fumées », ont indiqué les services départementaux de secours.

Si l'incendie s'est propagé aussi vite et a généré des fumées aussi toxiques, c'est bien que cette façade, contrairement à la plus élémentaire des sécurités, était recouverte d'un matériau particulièrement inflammable et dangereux. Par ailleurs, des reportages télévisés ont souligné le fait que cet immeuble de neuf étages ne possédait ni issue de secours, ni accès au toit qui aurait peut-être permis aux résidents d'échapper aux fumées et d'attendre les secours. Tout cela a donc contribué à alourdir le bilan de cette catastrophe.

L'Adoma, qui possède et gère 450 établissements et 70 000 lits, est une société contrôlée par l'État et a pour objectif de faciliter l'accès au logement des plus démunis ainsi que des demandeurs d'asile. Mais comme le gouvernement rogne constamment sur les budgets du logement social, l'état de ces foyers laisse de plus en plus à désirer. Et, comme le montre ce drame, il ne faut pas grand-chose pour que l'insécurité y conduise à une catastrophe.

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