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- Lutte ouvrière n°2207
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Leur société
Diminution des contrats aidés : Toujours moins pour les chômeurs
François Baroin, le ministre du Budget, a annoncé des coupes claires pour les trois années à venir dans le financement des contrats aidés. Ces contrats de vingt heures minimum par semaine, renouvelables de six mois en six mois pendant deux ans, permettaient bien sûr de retrouver un emploi, même précaire, mais avaient aussi pour intérêt de permettre au gouvernement de réduire artificiellement les chiffres du chômage.
Mais c'était encore trop pour le gouvernement car, à compter de 2011, il ne financera plus que 390 000 contrats aidés - 340 000 dans le secteur associatif et public et 50 000 dans le secteur privé - contre 520 000 actuellement. En 2012 il n'y en aura plus que 270 000 dans le public et en 2013, 200 000 seulement...
Mais c'est sans attendre ces dates que le gouvernement refuse de payer. Ainsi les préfets de plusieurs régions ont décidé de ne pas renouveler des contrats aidés et de ne plus en créer, sous prétexte que l'enveloppe budgétaire aurait été dépassée pour cette année. Ce sont des milliers de personnes qui se voient ainsi privées de ressources, comme à l'hôpital de Carcassonne où dix contrats aidés sur soixante ne sont pas renouvelés. Dans la région PACA, non seulement les contrats aidés ne sont pas non plus renouvelés mais, pire, jouant sur le délai de rétractation de quinze jours, Pôle emploi annule même des contrats déjà signés.
Dans le domaine de la prise en charge des enfants handicapés, la situation est encore pire, car les auxiliaires de vie scolaire (ASE) sont aussi des contrats aidés. Ainsi, à la rentrée 2010, la décision avait été prise à Rennes de supprimer les postes d'ASE dans cinq centres pour handicapés. Cela crée une situation dramatique pour ces enfants, pour qui la présence d'un adulte à l'école est indispensable.
Enfin le gouvernement se désengage aussi au niveau de la prise en charge. Les contrats aidés étaient payés par l'État à hauteur de 90 %. Ils ne le seront plus qu'à 80 % et aucun chiffre n'a été donné pour les années suivantes. Au total, c'est l'ensemble des budgets qui sont réduits pour ce que le gouvernement appelle la « politique de l'emploi » qui regroupe toutes les aides aux chômeurs mais aussi aux employeurs qui embaucheraient. De 11,46 milliards d'euros en 2011, ils diminueront à 10,03 en 2012 et 9,2 en 2013. Et, sans rire, le secrétaire d'État chargé de l'Emploi, Wauquiez, devenu depuis le remaniement ministre délégué aux Affaires européennes, explique « que le marché de l'emploi est en train de passer du bon côté de la stabilisation ».
En attendant, des contrats aidés ne sont pas renouvelés, des enfants handicapés sont privés d'une aide indispensable et les chiffres du chômage, eux, loin de se stabiliser, continuent à exploser.