Belgique : Un hold-up programmé chez Brink's17/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2207.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans le monde

Belgique : Un hold-up programmé chez Brink's

Vendredi 12 novembre, la direction du transport de fonds Brink's Belgique déposait le bilan (420 salariés), alors que les convoyeurs étaient en grève depuis le 27 octobre contre la fermeture du site de Strépy en Wallonie (60 salariés) et contre l'exigence de la direction de les faire passer du statut d'employé à celui d'ouvrier. Un piquet de grève est tenu en permanence devant le site, près de Mons, avec le soutien de tous les syndicats.

Le changement de statut - c'est-à-dire la suppression du statut d'employé, réclamé à cor et à cri depuis des années par le patronat belge - diminuerait fortement les indemnités et la durée de préavis des salariés licenciés : quatre mois pour un ouvrier ayant vingt ans d'ancienneté, au lieu d'au moins un an pour un employé.

La direction accuse les grévistes d'avoir précipité la faillite de l'entreprise, alors qu'elle aurait été en difficulté depuis des années. Il est difficile de croire la direction de Brink's Belgium, dont les comptes n'ont pas été déposés pour le dernier exercice et qui n'est qu'une filiale de la société américaine Brink's, ce qui permet encore plus de jongleries entre les comptes. De plus Brink's Belgium vient de se séparer de sa branche très rentable du transport des diamants en créant une autre société, Brink's Diamond & Jewelry ! Tout cela sent à plein nez la faillite frauduleuse pour ne pas supporter les coûts sociaux d'une réorganisation de ses activités en Belgique.

Cela n'a pas empêché la ministre de l'Intérieur du gouvernement fédéral - qui se survit depuis les élections de juin 2010, en attendant qu'un nouveau accouche des négociations - d'accorder une licence à la nouvelle société Brink's, sous prétexte que le pays ne pourrait se passer de l'activité d'import-export des diamants. Qu'est-ce qui aurait empêché le gouvernement fédéral de faire avec la nouvelle société comme elle a fait avec les grévistes de l'ancienne : il a demandé en effet à la Banque Nationale de Belgique de les remplacer, sous escorte de la police fédérale, pour que les distributeurs de billets de BNP Paribas Fortis et d'ING ne restent pas vides. Il y a évidemment une solidarité gouvernementale avec les patrons et les actionnaires... contre les travailleurs !

La pratique des patrons de Brink's pourrait susciter des émules dans cette période de crise. Ouvriers et employés vont devoir réagir face à cette menace.

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