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- Lutte ouvrière n°2207
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Leur société
Les Roms en région grenobloise : Un relogement indispensable
Dimanche 14 novembre, la cinquantaine de Roms installés au camp du Rondeau, à Grenoble, avaient convié les Grenoblois qui les avaient soutenus à une fête, autour de bonnes choses à manger et avec de la musique tzigane. La naissance de deux enfants était aussi fêtée, ainsi que l'inauguration d'une baraque de bois, qui servira de salle commune.
Ces Roms viennent majoritairement d'Espagne, mais aussi d'Italie, voire d'Irlande, où ils étaient ouvriers de l'agriculture ou du BTP. Chassés par la crise, ils sont en France depuis moins d'un an. Avant l'été, la banlieue grenobloise comptait plusieurs camps où vivaient environ 300 Roms. Mais, suite aux discours de Sarkozy cet été et à sa politique d'expulsions des Roms, certains camps ont été détruits dès le 18 août, leur rendant la vie encore plus difficile. Le 19 août, 69 Roms ont été mis dans un avion à l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry et expulsés. D'autres depuis sont rentrés en Roumanie, soit de leur propre initiative, soit dans le cadre des soi-disant retours volontaires.
Les Roms vivent maintenant comme ils peuvent en de nombreux endroits de l'agglomération. Parmi ceux chassés de leur camp en août, une cinquantaine, dont quinze enfants, ont été réinstallés par la municipalité socialiste de Grenoble dans ce camp du Rondeau, qui est en temps ordinaire une aire de grand passage des gens du voyage. Mais comment oser parler d'aire de grand passage, alors qu'il n'y a pas de blocs sanitaires, pas de douche, seulement un robinet à l'air libre et quelques WC ? Femmes, hommes et enfants vivent ainsi depuis la fin de l'été dans des conditions indignes, sans l'hygiène élémentaire, sous des tentes fournies par le Secours Populaire. Les enfants ne sont pas scolarisés.
Un collectif Solidarité Roms a organisé diverses actions revendicatives et de solidarité. De nombreuses énergies ont contribué à la construction, sur l'aire d'accueil, de cette baraque de 48 m² : des professionnels du bâtiment, une scierie... d'autres ont permis de l'aménager en donnant chaises, tables, casseroles et cuisinière?
Mais, bien sûr, cette salle ne suffira pas à rendre les conditions de vie de ces familles supportables pour l'hiver. Et tous exigent aujourd'hui du Conseil général, de la Communauté d'agglomération comme de l'État un relogement immédiat, et dans des conditions décentes, de ces familles.