Pizzorno - Toulon : Collectez les ordures et fermez-là !17/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2207.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Pizzorno - Toulon : Collectez les ordures et fermez-là !

Une cinquantaine de militants de la CGT ont bloqué le 3 novembre le centre de tri des déchets du Sittomat (Syndicat intercommunal de transport et de traitement des ordures ménagères de l'aire toulonnaise) sur le site de Lagoubran, à la Seyne-sur-Mer.

Cette action a été menée pour protester contre les agissements du groupe Pizzorno, chargé d'une partie de la collecte des ordures à Toulon et dans le Var, où les conditions de travail sont déplorables.

Simple exemple : refuser de continuer de conduire un véhicule aux freins déficients risque pour un chauffeur de se solder par un licenciement. Les accidents du travail, les arrêts maladie, les dépressions sont en constante augmentation. L'hygiène, avec les masques, gants, chaussures, est le dernier souci de l'entreprise.

Le recours aux intérimaires est constant, et ceux-ci sont taillables et corvéables à merci. Quant aux salaires, ils sont minables. Un ripeur, l'homme qui charge les poubelles à l'arrière du camion, gagne 1 080 euros net, primes comprises (panier, salissure, transport...), un chauffeur avec onze ans d'ancienneté 1 300 euros, primes comprises.

Spécialisé dans la collecte et le traitement des ordures, le groupe Pizzorno, qui emploie près de 8 000 salariés, est implanté dans le Var, en Île-de-France, à Lyon et à Marseille, mais aussi en Mauritanie, en Tunisie et au Maroc. Coté en Bourse depuis 2005, il affiche une progression de 16 % de chiffre d'affaires et 3,3 millions d'euros de bénéfices pour le 1er semestre 2010.

La direction ne supporte rien. Ainsi, lors d'une séance du Comité d'entreprise le 30 octobre, au cours d'une pause, le secrétaire et le trésorier adjoint ont été carrément démis de leurs fonctions parce qu'ils osaient poser des questions qui semblaient gênantes. En juin dernier, le délégué syndical central CGT avait été mis à pied sept jours, dont deux pour une simple prise de parole, tout comme le délégué du personnel, qui avait eu deux jours en avril. Beaucoup plus grave, en Mauritanie la direction a carrément licencié en janvier 2010 plus de 200 salariés à Nouakchott, pour une grève qu'elle a qualifiée d'illégale.

Ce groupe se vante d'avoir signé le pacte mondial des Nations unies relatif aux droits de l'homme, aux droits du travail, au respect de l'environnement et à la lutte contre la corruption. Mais visiblement, il ne sait pas de quoi il s'agit, et il faudra la lutte des travailleurs pour le lui apprendre.

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