L'Union européenne et la crise grecque : À genoux devant les financiers30/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2178.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

L'Union européenne et la crise grecque : À genoux devant les financiers

La quasi-faillite de la Grèce, comme celle qui menace désormais le Portugal d'abord, le reste de l'Europe ensuite, est une conséquence à la fois de la crise économique mondiale, de l'activité des groupes financiers internationaux et de l'inachèvement de l'Union européenne.

La Grèce, comme tous les autres États, s'est endettée pour sauver les profits de ses capitalistes, lors de la crise financière de l'automne 2008 et avant. Les spéculateurs internationaux, c'est-à-dire les grandes banques ou leurs prête-nom, ont alors commencé à parier sur le fait que la Grèce ne pourrait pas rembourser ses dettes. Mais plus les parieurs donnent la Grèce en faillite, plus les prêteurs, c'est-à-dire bien souvent les mêmes, exigent d'elle des taux d'intérêt élevés, ce qui rend sa faillite encore plus probable. Et, faillite ou pas, cela rend l'opération d'autant plus rentable dans l'immédiat, avec des taux d'intérêt dépassant maintenant 9 %, alors que les banques empruntent à des taux proches de 0 % !

Ce genre de situation s'est produite pour bien des pays, y compris des puissances comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Jusque-là cela se réglait par une dévaluation de la monnaie nationale, c'est-à-dire par l'appauvrissement en bloc de toute la population. Mais la Grèce ne peut plus dévaluer, puisque sa monnaie est l'euro. C'est ce qui oblige pour l'instant l'Allemagne et la France à soutenir les finances grecques, pour ne pas voir l'euro s'écrouler et l'ensemble des États européens revenir à des monnaies nationales.

Ce qui est en train de se passer vis-à-vis de la Grèce, et peut-être de commencer pour le Portugal, peut arriver demain en Espagne, en Italie, en France... Malgré leurs grands airs, les dirigeants du monde capitaliste sont impuissants à faire autre chose qu'obéir à ce qu'ils appellent « les marchés », c'est-à-dire précisément aux desiderata des spéculateurs, des gros groupes financiers en quête de profits rapides, même si cela risque de faire s'écrouler l'ensemble de l'économie.

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