Magasins Surcouf : Grève contre les nouveaux contrats30/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2178.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Magasins Surcouf : Grève contre les nouveaux contrats

Depuis le 31 mars, une très grande partie des vendeurs des magasins d'informatique Surcouf sont en grève, pour exiger des conditions de départ convenables. En effet cent soixante dix-neuf d'entre eux vont être licenciés, parce qu'ils ont refusé de signer un avenant très défavorable à leur contrat. La direction ne leur propose que des indemnités dérisoires, parle de moins de deux millions au total, autour de 10 000 euros par travailleur, préavis compris !

Surcouf, entreprise de plus de 400 salariés, appartient depuis plusieurs années au groupe PPR. Mais celui-ci n'est plus intéressé, disant que la société perd de l'argent, et l'a revendue pour un euro symbolique à un membre de la famille Mulliez, famille qui possède le groupe Auchan. Les salariés pensent que la famille Mulliez veut se bâtir un monopole français des magasins d'informatique, en fusionnant Surcouf avec les enseignes Yougs et GrosBill.

En tout cas, elle veut en obtenir la rentabilité maximum sur le dos des salariés et leur a imposé un avenant à leur contrat avec des primes en forte baisse, les obligeant à vendre en priorité les produits sur lesquels les magasins font les plus fortes marges. Les vendeurs en avaient déjà assez de la baisse continue de leurs effectifs, de la surcharge de travail et de la dégradation du conseil au client. Maintenant ils sont écourés : il était hors de question pour la plupart, surtout ceux qui ont de l'ancienneté, de travailler pour une paye encore plus basse (moins 10 à 40 % suivant l'ancienneté) et dans une optique qu'ils estiment être de duperie du client. Ils ont refusé le nouveau contrat, mais ne sont pas prêts à se laisser licencier sans rien.

Les grévistes sont quasiment tous vendeurs ou techniciens, parfois caissiers. Les administratifs, manutentionnaires et les cadres ne sont pas touchés par l'avenant actuel, mais il est plus que probable qu'ensuite la direction s'en prenne à eux aussi.

Les grévistes se font donc entendre, bien que les médias s'en fassent peu l'écho jusqu'ici. Un piquet de grève est installé devant le magasin de l'avenue Daumesnil, dans le 12e arrondissement de Paris, au-dessus duquel se trouvent les bureaux de la direction. Les travailleurs en grève ont installé des tentes, avec la participation de grévistes du magasin de Strasbourg, et tous les jours ils distribuent des tracts aux clients pour leur demander de boycotter le magasin.

Ils sont à juste titre bien décidés à ne pas lâcher, d'autant que si les patrons passés ou présents n'ont pas d'argent pour les travailleurs... ils prouvent ouvertement qu'ils n'en manquent pas par ailleurs. PPR vient d'investir des millions dans le capital de Puma, et la nouvelle direction Mulliez fait des millions de travaux pour un nouveau siège à Lille, où elle a ses bases.

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