CAC 40 : Les salaires des 40 voleurs30/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2178.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CAC 40 : Les salaires des 40 voleurs

Nos lecteurs seront certainement ravis d'apprendre que le classement annuel du quotidien économique Les Échos sur les rémunérations des patrons du CAC 40, les quarante plus grosses entreprises cotées en Bourse, révèlent que ceux-ci sont plutôt à la hausse cette année. Cela prouve déjà que ceux qui plaident la modération salariale pour leurs employés n'appliquent pas à eux-mêmes ce qu'ils imposent aux autres.

Le total des rémunérations de ces grands patrons (dont quelques-uns sont aussi les principaux actionnaires des entreprises qu'ils dirigent) indique, alors que deux salaires manquent encore à l'appel, un montant global de 79,5 millions d'euros, contre 76,4 millions l'année précédente (pour 39 entreprises).

Le trio de tête reste le même que l'an dernier : Franck Riboud (patron de Danone) avec 4,4 millions d'euros par an, suivi par Bernard Arnault (groupe Louis Vuitton Moët Hennessy, LVMH, et propriétaire du quotidien Les Échos) avec 3,9 millions d'euros, enfin Chris Viehbacher (directeur général et administrateur du groupe pharmaceutique Sanofi Aventis) avec 3,6 millions. Arrivent ensuite Jean-Paul Agon (L'Oréal) 3,4 millions, Gérard Mestrallet (Gaz de France) 3,3 millions, Henri de Castries (Axa) 3,2 millions, Lars Olofsson (magasins Carrefour) 3,1 millions, Lakshmi Mittal (ArcelorMittal) 2,7 millions, Christophe de Margerie (Groupe Total) 2,6 millions, François-Henri Pinault (Groupe Pinault Printemps Redoute) 2,5 millions, Jean-Bernard Lévy (Vivendi) 2,4 millions, Martin Bouygues (2,4 millions), etc.

Mais ce classement, déjà impressionnant, est trompeur car il ne prend pas en compte les stock-options qu'une partie de ces PDG va également empocher (la moitié d'entre eux, selon Les Échos).

Le quotidien L'Humanité, qui s'est livré à quelques calculs supplémentaires, estime que, par exemple, cela fait grimper la rémunération de Bernard Arnault de 4,4 à 9 millions d'euros pour l'année. De son côté, le patron de Sanofi Aventis empoche 3,4 millions de plus et celui de Total, 1,7 million. Cela sans compter les jetons de présence aux conseils d'administration.

Et tout cela n'empêche pas le gotha du patronat de chanter, ou de faire chanter aux gouvernants, des refrains mensongers comme « les caisses sont vides » ou « la concurrence nous empêche d'augmenter les salaires » !

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