Grèce : Les protestations continuent30/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2178.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Les protestations continuent

Le 22 avril, à l'appel du syndicat de la fonction publique Adedy, une grève de 24 heures a paralysé l'administration et perturbé les transports maritimes grecs. Les marins, qui avaient commencé le mouvement dès la veille, ont bloqué le port du Pirée. La grève a touché les écoles. Les tribunaux ont été fermés, les employés réclamant des hausses de salaire et des embauches. Les hôpitaux ont fonctionné avec le personnel minimum, les médecins protestant contre la baisse de 20 à 30 % des subventions.

À cette grève des fonctionnaires s'étaient joints des travailleurs du privé. La confédération du privé GSEE n'appelait pas au mouvement, mais une de ses tendances, Pame, le Front syndical du Parti Communiste, appelait à des débrayages, en particulier dans le bâtiment et le textile ainsi que dans des raffineries et des grandes surfaces.

À Athènes, une manifestation a rassemblé plus de 15 000 personnes. D'autres manifestations ont eu lieu ailleurs, comme à Thessalonique, regroupant des salariés mais aussi des étudiants et même des petits commerçants.

Cette journée était prévue de longue date, puisqu'elle coïncidait avec l'ouverture des discussions entre le gouvernement grec et les représentants de l'Union européenne et le FMI. Mais les conditions réitérées pour mettre en place une aide financière n'ont pas calmé la situation, loin de là. Elles ne sont certes pas nouvelles, puisque le plan d'austérité appliqué par le gouvernement grec attaque l'emploi et les salaires dans la fonction publique, tout en augmentant les taxes, dont la TVA. Un nouveau plan contre les retraites est annoncé depuis longtemps. Et le gouvernement Papandréou s'apprête à appliquer le « plan Callicratès », une réorganisation administrative qui regroupera des communes et qui devrait supprimer plusieurs centaines d'organismes publics, avec des menaces sur l'emploi de milliers de contractuels.

Mais les exigences renouvelées des chefs d'État européens, Allemagne en tête pour des raisons électorales, ont été reprises et amplifiées par les représentants du FMI. Le ministre du Travail grec a fait savoir que le FMI demandait entre autres la suppression du 14ème mois de salaire dans le secteur privé et une réforme du régime des licenciements, ainsi qu'une réforme du « plan de stabilité » si les objectifs n'étaient pas atteints en 2010.

Ce n'est pas fait pour calmer les protestations, d'autant plus qu'au fil des mois l'application des mesures d'austérité rend la vie de plus en plus difficile : un récent sondage effectué dans la région d'Athènes a révélé que 35 % des personnes interrogées avaient réduit leurs dépenses de vêtements et 14 % leurs dépenses d'alimentation.

Le 26 avril, les marins se sont remis en grève contre l'ouverture à la concurrence et les menaces sur leurs emplois. La fédération des fonctionnaires Adedy a organisé un nouveau rassemblement le 27 avril et prévoit une grève commune avec la fédération du privé GSEE, qui elle-même a annoncé une grève générale le 5 mai.

Plus que jamais, le problème d'une riposte coordonnée se pose pour les travailleurs de Grèce. Et pas seulement pour eux.

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