Espagne : Feria de Séville - une ouverture « lutte de classe »30/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2178.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Feria de Séville - une ouverture « lutte de classe »

Cette année, les premiers jours de la traditionnelle Feria de Séville ont été marqués par un coup de colère des travailleurs de l'entreprise de transport public de la ville, la Tussam, qui compte au total près de 1 500 salariés.

Parce que depuis des mois la direction de Tussam s'oriente vers la privatisation des lignes de nuit, recourt aux contrats provisoires et bloque les salaires, les travailleurs avaient averti leur direction et la municipalité PSOE de la ville qu'ils se mettraient en grève pour la Feria d'avril. Bloquer - même à 50 % comme l'impose le service minimum - le service des bus dans le centre-ville et les accès à la zone de festivités où les touristes affluent était une décision lourde de conséquences pour les visiteurs, les commerçants et les responsables de la municipalité.

Mais puisque les autorités ne voulaient rien entendre et que les séances de négociations n'aboutissaient pas, les travailleurs de Tussam sont passés aux actes. La nuit du 18 avril ils ont donc voté unanimement, en assemblée générale, la grève pour le lendemain, et le 19 avril seul le trafic imposé par le règlement du service minimum continuait, tandis que les consignes de grève étaient unanimement suivies.

Le mardi 20, un rassemblement massif des travailleurs de Tussam était organisé devant le stand municipal de la Feria. Les négociations qui s'ensuivirent entre les représentants syndicaux et les autorités socialistes, impliquées au niveau de la municipalité et de la direction de l'entreprise, aboutirent à un recul rapide de celles-ci sur le problème de la privatisation des lignes de nuit. Par ailleurs, des engagements étaient pris au niveau de l'emploi et des salaires. Le résultat fut jugé positif par les travailleurs, qui choisirent de reprendre le travail, tout en se disant qu'il faudrait sans doute remettre cela à terme.

Sans doute les profondes divisions au sein de l'appareil du PSOE de la ville et de la région ont-elles favorisé la recherche d'un compromis par les autorités. Mais les travailleurs de Tussam ont le sentiment d'avoir marqué un point important, et beaucoup pensent que ce mouvement unanime et réussi est un gage pour les luttes à venir.

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