Le 1er Mai : Journée internationale des travailleurs.30/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2178.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Le 1er Mai : Journée internationale des travailleurs.

C'est en 1889, un siècle après le début de la Grande révolution, que les congressistes de la Deuxième Internationale, réunissant les partis socialistes de différents pays, décidaient d'une journée de manifestation internationale, le 1er mai. Rosa Luxemburg écrivait que « l'heureuse idée d'utiliser la célébration d'une journée de repos prolétarienne comme un moyen d'obtenir la journée de travail de 8 heures [était] née tout d'abord en Australie » en 1856.

Il s'agissait aussi, à l'époque, d'affirmer qu'au-delà des frontières, les intérêts des travailleurs étaient les mêmes. La date était choisie pour marquer la solidarité des socialistes du monde entier avec les cinq militants anarchistes des Knights of Labor, les Chevaliers du Travail, exécutés à Chicago à la suite d'une grève pour la journée de huit heures, le 1er mai 1886.

Après ce premier 1er mai, en 1890, de nombreux autres virent s'enchaîner grèves, manifestations, répressions lancées par les gouvernements bourgeois. En France, en 1891, l'armée tira à Fourmies sur le cortège ouvrier, faisant dix morts et quatre-vingts blessés. Périodes historiques, ambiances différentes, se succédèrent, mais les grèves du 1er mai se déroulaient dans le rappel, parfois périlleux, de la solidarité ouvrière internationale.

Puis des politiciens au service de la bourgeoisie s'employèrent à vider cette journée de son contenu de classe.

Hitler et Goebbels, dès 1933, en firent une fête officielle du régime nazi. Le 1er mai, cette année-là, fut décrété la première grande fête populaire du nouveau pouvoir. Les ouvriers furent conviés à venir en masse. Les SA veillaient au bon déroulement du rassemblement, où Hitler annonçait le rôle de premier plan qui serait dévolu au « travail » et... le 2 mai, cinquante-huit dirigeants syndicaux étaient arrêtés et les syndicats ouvriers dissous.

En 1941, Pétain fit du 1er mai un jour de repos, la « fête du travail et de la concorde sociale », astucieusement positionné le jour de la Saint Philippe de l'époque, et fit refleurir le virginal muguet dont les blanches clochettes semblaient bien plus convenables que l'églantine prolétarienne ou le drapeau rouge. En 1988 c'est un Le Pen, en digne héritier d'un Pétain dont il se réclamait encore récemment, qui récupérait ce passé entre les deux tours de l'élection présidentielle, pour tenter lors du 1er mai une opération politique célébrant à la fois la « fête du travail et de Jeanne d'Arc ».

En France, le 1er mai est aujourd'hui un jour férié « chômé et payé ». Mais dans bien d'autres pays, les manifestations ouvrières du 1er mai, loin d'être autorisées, sont restées des combats, grèves à l'appui, comme en Turquie en 1977 où 34 morts furent déplorés parmi les manifestants.

Défilé traditionnel souvent, objet de rivalités entre directions syndicales parfois, les manifestations du 1er mai restent une précieuse occasion pour le monde du travail d'exprimer son existence à l'échelle internationale et son refus de la monstrueuse logique capitaliste.

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