Grève du tramway parisien : Comment travailler plus vite pour ne rien gagner28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grève du tramway parisien : Comment travailler plus vite pour ne rien gagner

À Paris, les machinistes conducteurs du T3 se sont mis en grève le 18 juin. Il s'agit du tramway dont la mise en service avait eu lieu le 18 décembre dernier sur la portion du boulevard de petite ceinture comprise entre Pont-du-Garigliano dans le XVe arrondissement et Porte-d'Ivry, dans le XIIIe arrondissement. L'effectif assurant ce service est de 53 machinistes.

La direction a décidé d'augmenter la vitesse commerciale, qui est actuellement de 16 km/h, à 18 km/h. Mais ce serait aux conducteurs de gagner du temps en allant plus vite, en retournant plus rapidement leurs trams en bout de ligne, et surtout en fermant plus promptement les portes aux arrêts. Les machinistes effectuent à l'heure actuelle cinq tours, la direction voudrait imposer le passage aux six tours quotidiens ! Mais augmenter la vitesse commerciale n'est pas si simple. Un tramway ne freine pas sur quelques mètres, et le T3 coupe sans cesse de gros carrefours sur les boulevards extérieurs de Paris. Sans compter les nombreux piétons, enfants notamment, qui traversent souvent les voies.

La grève, très largement majoritaire les premiers jours, a été dirigée par la CGT, et accompagnée par la CFDT au début. Face à ce mouvement qui touche une de ses vitrines, la direction a tout fait pour le briser. Plusieurs huissiers étaient là au quotidien. Les premiers jours, alors que la grève était pratiquement totale, la direction a fait appel à tout un volant d'agents hors-ligne, supprimant des bus sur les lignes 70 et 39 pour basculer des conducteurs non grévistes sur le tramway. Du coup, les usagers de ces lignes attendaient parfois leur bus une demi-heure ! Et surtout, ce qui est une première à la RATP, elle a fait rouler des agents de maîtrise et des cadres. L'effet recherché était bien sûr de décourager les grévistes qui voyaient que la ligne fonctionnait, même avec difficulté.

La grève a continué jusqu'au mercredi 27 juin. La direction n'a pas remisé son projet, mais elle n'a pas pu l'expérimenter comme elle l'aurait souhaité. Ce premier mouvement sur la ligne T3 du tramway lui aura au moins montré que les travailleurs ne sont pas prêts à laisser passer n'importe quoi sans réagir.

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