Chaudronnerie d'Anor (Nord) : La grève pour être payé28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaudronnerie d'Anor (Nord) : La grève pour être payé

À la chaudronnerie d'Anor près de Fourmies, depuis des mois, le patron paye en retard les ouvriers. Début mai, les chèques des salaires ont été refusés par les banques et les travailleurs ont dû cesser le travail simplement pour toucher leur paye. En juin, une fois de plus, le patron n'a voulu payer qu'une " avance " de 350 euros et il a fallu cette fois-là près d'une semaine de grève pour que les salaires soient versés complètement.

Un peu plus de trente ouvriers travaillent dans cette chaudronnerie à fabriquer des réservoirs de gaz pour de grands groupes comme Total ou BP. En 2004 l'usine a trouvé un acheteur qui semble avoir l'habitude de payer ou de livrer tout le monde en retard. Ces derniers mois, les problèmes se multiplient avec les clients, les fournisseurs, l'ancien patron et la Sécurité sociale. Convoqué au tribunal, le patron a dû faire sur le champ un chèque de 75 000 euros pour payer ses dettes à l'Urssaf.

Le patron invoque d'ailleurs ces difficultés multiples pour " expliquer " qu'il n'est plus en mesure de payer les salaires à temps. En attendant, ce sont des salariés qui se sont retrouvés à découvert, sans pouvoir payer leur loyer ou leur crédit ou même interdits bancaires.

Quand les ouvriers ont cessé le travail pour la deuxième fois le 3 juin, le patron leur a ordonné de sortir de l'usine, ce qui a véritablement déclenché la grève. Après avoir injurié les grévistes et les militants présents devant l'usine, appelé les gendarmes et les pompiers, fait intervenir un huissier et même embauché des gardes du corps, ce monsieur a quand même fini par céder. Le 11 juin, les salaires ont été enfin versés... mais des procédures de sanction ou de licenciement sont engagées contre plusieurs grévistes. De plus, contrairement à ses promesses, le patron parle maintenant de ne pas payer les jours de grève et n'a payé que la moitié des acomptes prévus pour juin, et encore avec plusieurs jours de retard.

Les travailleurs veulent être payés à l'heure et exigent le retrait de toutes les sanctions. De plus, tout ce qui concerne la gestion de l'entreprise, les affaires de ce patron et même ses comptes personnels devraient être portés à la connaissance de tous. Ce serait la seule façon d'y voir clair !

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