PSA Peugeot-Sochaux : La production aux frais des handicapés28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot-Sochaux : La production aux frais des handicapés

Le nouveau PDG de PSA, Streiff, arrive et on en voit déjà les effets : dans l'usine PSA de Sochaux, pour faire encore plus de gains de productivité et donc de profits, la direction décide de s'attaquer aux ouvriers à capacités restreintes (MOCR) de l'équipe RGE et de les muter ici ou là sur des postes de préparation.

Ces ouvriers, qui ont de grosses restrictions médicales, souvent suite à des opérations chirurgicales, et qui sont souvent sous antidépresseurs, ont été effondrés en apprenant la nouvelle. Dans cette équipe, ils pouvaient travailler à leur rythme et c'est ce qui leur permettait de continuer à venir à l'usine. Selon la direction, il y aurait moins d'activité dans ce secteur avec la 308 ; la réalité est que leur travail est progressivement sous-traité. La direction a beau jeu ensuite de dire qu'il n'y a plus de travail pour eux.

Ce secteur a déjà été sur la sellette : des essais de mutation de travailleurs de cette équipe sur des postes " adaptés " avaient été faits, mais avaient soulevé une vive émotion. La pression constante à laquelle elle est soumise a alourdi le climat cette année au point de faire craquer certains. Un ouvrier de cette équipe s'était suicidé en 2006.

Une autre manière de se débarrasser des ouvriers handicapés a été de déclarer à tout va des " inaptitudes à tous postes ", afin de pouvoir les licencier et les inciter à faire des dossiers de demande d'invalidité, mais les médecins-conseils ont mis un frein à cette dérive.

Pour les travailleurs de chaîne qui souffrent de troubles musculo-squelettiques (TMS), ce n'est pas mieux : on en voit, au retour d'une opération chirurgicale, retourner sur des postes qui ne leur conviennent pas. À force de supprimer des postes de travail en chaîne, les postes qui restent comportent tous des opérations de montage ou l'usage de machines qui mettent en péril la guérison de ces ouvriers.

L'an dernier, la direction, consciente de la mauvaise image sociale qu'elle donnait par sa politique envers les handicapés, avait édité une luxueuse plaquette pour expliquer les moyens qu'elle leur offrait.

Mais pour se faire une idée de la réalité, il suffit de rencontrer ces travailleurs... et l'illusion tombe.

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