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Leur société
Droit du travail : Des reculs continus auxquels il faut mettre fin
Sarkozy ne cesse de réaffirmer, à chaque occasion, son intention de " moderniser les relations du travail ". Il s'agit, selon lui, de " remettre à plat " le code du travail et notamment d'aller vers un contrat de travail unique. L'objectif est évidemment d'aider autant que faire se peut le patronat pour qu'il puisse embaucher et licencier avec un minimum de contrainte, et donc avec un maximum d'insécurité pour les travailleurs.
Mais cette attaque contre les quelques garanties que conservent les travailleurs vient prendre appui sur toute une série de reculs successifs qui ont été imposés avant lui, et sur l'absence de réactions à la hauteur des enjeux. Car c'est à tous les niveaux que cette marche en arrière s'est poursuivie ces dernières années.
Les quelques obstacles qui existaient dans le cadre des licenciements économiques, par exemple dans ce cas une obligation théorique au reclassement, sont remis en cause. De fait, l'obligation de réintégration d'un travailleur en cas de violation manifeste de la loi sur les licenciements économiques n'est plus appliquée.
Dans la foulée, le patronat réclame aujourd'hui de substituer à la notion " rétrograde " de licenciement " la séparation à l'amiable ", entre employeurs licencieurs et salariés jetés à la rue. Cela aurait l'avantage, pour les premiers, de couper la voie à toute contestation à venir de la part des salariés.
Mais cette marche en arrière n'avait et n'a rien d'inéluctable. Les dernières lois ont été mises en place à l'aide des ordonnances de juillet 2005, en l'absence de réactions conséquentes tant de la part des partis de gauche que des grandes confédérations syndicales. Ainsi a été institué le CNE, avec le droit de licencier sans motif pendant deux ans, qui s'applique à l'heure actuelle pour des centaines de milliers de travailleurs de petites entreprises. Les grandes confédérations étaient alors trop soucieuses d'être associées " aux négociations " pour organiser une riposte. Et qu'on ne dise pas que rien n'était possible, car quelques mois plus tard le CPE a bien été mis en échec.
Il ne sert à rien de présenter Sarkozy et son gouvernement comme capables de toutes les attaques.
Sarkozy n'est ni plus ni moins fort que ceux qui l'ont précédé. Ses objectifs de démolition des droits du travailleur bénéficient seulement des coups de pic déjà donnés par ses prédécesseurs. Et ses offensives ne pèseraient pas bien lourd face à une levée en masse des travailleurs.