À l'atelier Peinture de Peugeot-Sochaux, la direction a demandé deux ouvriers retoucheurs volontaires pour travailler dans l'équipe de l'horaire inverse. Une proposition qui s'adressait à une équipe de quatorze personnes.

Personne n'étant volontaire, la direction menaçait de désigner d'office deux d'entre nous. Un refus collectif a été alors rédigé et remis au chef d'atelier, et une rencontre a été fixée pour le lundi.

Avant le week-end, les délégués étaient convoqués mais ils ont refusé de rencontrer la direction sans les travailleurs concernés. Dans la foulée, la direction a convoqué les ouvriers, sans les délégués, pour tenter de désamorcer le mécontentement : " Rien n'est encore décidé ", " Si cela se fait nous choisirons ceux qui ont le moins de contraintes. " etc. Elle sentait bien que les retoucheurs n'accepteraient pas qu'on leur impose de changer d'équipe, d'autant qu'ils ne voulaient pas se retrouver moins nombreux pour faire le même travail. Aussi le lundi, craignant un débrayage, la direction a fait venir des retoucheurs de l'autre équipe, au cas où...

Il a en fait suffi de la menace d'un débrayage pour que la direction, pas si tranquille, annule son projet, au moins pour l'instant. Ce qui confirme que, face aux décisions du patron, il faut faire bloc.