" Traité simplifié européen " : Ni simple, ni signé, ni même écrit28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

" Traité simplifié européen " : Ni simple, ni signé, ni même écrit

Les présidents européens, Sarkozy en tête, ont annoncé samedi 23 juin que la construction européenne était sauvée et qu'un " traité simplifié " allait remplacer la constitution rejetée par référendum.

Pour les divers états européens, il s'agit toujours d'arriver à fabriquer une constitution qui permette à l'Union de fonctionner à 27. Mais les plus puissants d'entre eux, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, veulent que les décisions se prennent suivant un procédé qui, tout en donnant un aspect démocratique à la chose, leur permette de dicter leur loi.

C'est pourquoi la discussion achoppe essentiellement sur la façon de voter et sur la valeur obligatoire ou non pour tous les pays des décisions prises. Y aura-t-il un vote par pays ou un nombre de voix proportionnel à la population ? Le " traité simplifié ", comme le traité constitutionnel avant lui, prévoit un savant dosage calculé de façon à ce que l'alliance des pays les plus riches puisse bloquer toute décision contraire à leurs intérêts, mais imposer leur politique aux pays les plus pauvres... au nom d'un vote démocratique. Ce qui explique en tout cas que la Pologne, pays à la fois pauvre et peuplé de 40 millions d'habitants, ait tenté d'obtenir un mode de fonctionnement qui lui soit plus favorable, et que les réactionnaires et nationalistes frères Kazcynsky qui la dirigent aient pu trouver là un terrain de choix...

Peine perdue, c'est le mode électoral concocté par les pays riches qui s'appliquera... un jour. Car pour l'instant et jusqu'en 2014 (voire 2017) c'est le traité de Nice qui reste en vigueur. Et pour le moment seuls des " principes " ont été définis. Aucun texte n'est écrit, ni accepté et encore moins ratifié.

Les cris de victoire des négociateurs sont donc pour le moins prématurés et surtout à valeur intérieure, permettant à la presse française d'attribuer le " succès " à Sarkozy, la presse allemande à Merkel et la britannique à Blair...

Bien plus que l'opposition des " petits " pays, en particulier de la Pologne chargée de tous les péchés dans cette affaire, ce sont les rivalités toujours actuelles des grandes puissances qui entravent la construction européenne. Même d'une Europe au service des capitalistes.

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