Monopole des jeux : À tous les coups on perd28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Monopole des jeux : À tous les coups on perd

La Commission de Bruxelles, gardienne de la " libre concurrence " en Europe, va demander à l'État français de mettre fin à son monopole sur les jeux d'argent.

En France c'est en effet l'État, par l'intermédiaire du PMU et de la Française des Jeux, qui organise les paris et qui en tire profit, percevant cinq milliards d'euros sur les 25 qui sont dépensés en paris divers. Pour conserver un monopole aussi lucratif, l'État français réglemente tous les jeux d'argent, encadre étroitement les casinos, possède une police des jeux et a poursuivi l'an passé des officines de paris sur internet.

Comme tout bookmaker, l'État cherche à ce que l'affaire rende au mieux. Donc, loin de combattre les jeux d'argent, il en fait une publicité tapageuse et omniprésente, multiplie les possibilités de jouer et vend cette sorte de drogue à tous les coins de rue.

Alors " libre concurrence " ou étatisme, en matière de jeux d'argent on se demande ce qui est le pire. Les adversaires du monopole des jeux prétendent que la concurrence favorise toujours le consommateur et que les parieurs gagneraient plus s'ils pariaient auprès d'organismes privés... qui eux seraient gagnants à coup sûr. Les défenseurs du monopole affirment que, faute d'être organisés par l'État, les jeux d'argent tomberaient sous le contrôle de la pègre (comme si elle était absente de la direction des casinos !). Mais à ce compte-là, il faudrait sans doute, faute de pouvoir y mettre fin, étatiser la prostitution et le commerce de la drogue, sous prétexte d'empêcher les voyous d'en profiter...

La prolifération des jeux de hasard révèle combien la misère, le faux espoir de pouvoir s'en sortir par miracle peuvent constituer un marché rentable et, à ce titre, éveiller l'intérêt non seulement de l'État mais aussi du capital privé. Qui n'est jamais qu'une autre sorte de voyous.

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