La SNCF prétend rester au service des usagers. Pourtant on assiste à la dégradation inexorable de ses prestations, notamment si l'on a la malchance de ne pas utiliser une ligne TGV. Fréquentant régulièrement la ligne Clermont-Ferrand-Paris, j'ai pu vivre le record de lenteur d'un Corail : 36 km/h.

Vendredi 15 juin, le train devant arriver à Paris à 19 h 40 a rejoint son terminus à... 3 heures du matin. Un arbre serait tombé sur une caténaire aux abords de Neuvy-sur-Loire, coupant l'électricité sur la ligne. Nous avons donc patienté sept heures avant qu'un second train vienne nous chercher. Si la cause de la panne nous a été rapidement révélée, la suite des événements fut plus embrouillée. La caténaire devait d'abord être réparée, puis " un engin à moteur " devait venir nous chercher, un train devait passer vers 23 heures et arriva finalement vers minuit. Entre-temps nous avions pu voir deux trains nous doubler, dont celui parti de Clermont-Ferrand 1 h 30 après nous.

Tout cela a mobilisé des gendarmes, des pompiers ainsi que des élus de la commune voisine qui ont assisté, impuissants, au transbordement des quelque 600 passagers de la rame. Les contrôleurs débordés ont épuisé leur forfait de téléphone portable pour appeler les secours. La SNCF ne semble pas avoir de quoi leur fournir des moyens de communication.

Au total, ce sont près de 3 000 voyageurs qui ont subi des retards de deux à sept heures ce soir-là.

Et ce genre d'incident n'est pas isolé. Il s'agit du troisième en une quinzaine de jours, dont au moins deux pour cause d'arbre tombé sur une caténaire.

Alors, la SNCF préfère présenter des statistiques selon lesquelles 90 % des trains de cette ligne arriveraient à l'heure, plutôt que de se donner les moyens d'entretenir correctement les voies. Et sa publicité, elle la fait sur le TGV plutôt que sur le TTPV : le train à très petite vitesse.