Service minimum : Le gouvernement joue la démagogie et l'intimidation28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Service minimum : Le gouvernement joue la démagogie et l'intimidation

Le gouvernement a présenté aux directions syndicales ce qu'il appelle un " avant-projet de loi sur le dialogue social et la continuité du service public de transport ".

Le contenu de ce texte n'innove pas vraiment sur ce qui existait déjà, voulant inscrire dans la loi une négociation obligatoire avant tout dépôt de préavis de grève, ou exigeant que soit précisée la façon dont l'entreprise fera travailler les non-grévistes durant une grève. La direction de la SNCF, par exemple, pratique cela régulièrement en cas de conflit, même si jusqu'à présent rien n'était inscrit dans un texte de loi.

Un article de ce projet précise que les heures de grève ne seront pas payées. Comme si elles l'avaient jamais été... sauf lorsque les grévistes réussissent à l'imposer à leur direction, qu'il s'agisse de la SNCF ou d'un autre patron.

En fait, ce projet est d'abord un geste politique démagogique à l'adresse de l'opinion réactionnaire, à l'adresse également du patronat, qui a besoin que les transports fonctionnent afin de permettre aux salariés de se rendre à leur travail en toute circonstance. Il se présente ainsi comme voulant garantir " la liberté du travail, la liberté d'aller et venir et la liberté du commerce et de l'industrie ", et établir des " priorités de desserte ". Voilà ce que le gouvernement qualifie de " service minimum " !

Mais ce texte se veut aussi un geste d'intimidation à l'adresse de l'ensemble des travailleurs des transports publics. Car si Sarkozy attaque en prenant des précautions, il vise quand même à restreindre les droits des travailleurs à se défendre, et cela en invoquant l'intérêt général ! C'est pour le moins inverser les rôles, car l'intérêt des usagers, c'est quand même bien ceux qui font fonctionner les transports qui le connaissent et le respectent, contrairement à ceux qui, au gouvernement, depuis des années, organisent les fermetures de lignes, les suppressions de trains et de dessertes, sans parler des privatisations de nombreux services.

C'est le travail, le dévouement et la conscience professionnelle des travailleurs des transports qui permettent, quotidiennement, à des millions de personnes de se déplacer. Et cela malgré la baisse des effectifs, malgré les conditions de travail dégradées, le laisser-aller organisé dans l'entretien du matériel roulant, etc. Mais ce sont les travailleurs des transports qui sont désignés par Sarkozy comme étant irresponsables lorsqu'ils se défendent contre la dégradation de leurs conditions de travail et, du même coup, du service public !

De plus, dans le projet du gouvernement, il y a des dispositions menaçantes, comme par exemple celle visant à contraindre, sous peine de sanction, les salariés " dont la présence est indispensable pour que le transport fonctionne " à se déclarer grévistes 48 heures avant de faire grève.

Il ne s'agit pour l'instant que d'un projet, que Sarkozy voudrait concrétiser avec l'accord des directions syndicales, auxquelles il a accordé jusqu'à janvier 2008 pour en discuter. Ses dispositions sont dirigées contre les travailleurs des transports publics et, au-delà, contre l'ensemble des salariés qui voudraient faire grève pour défendre leurs revendications. Reste à savoir comment un tel texte, même paraphé par les directions syndicales, pourrait être appliqué face à des grévistes déterminés à obtenir satisfaction...

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